Sukkwan Island
Sukkwan Island, David Vann, Ed. Gallmeister, 2010
Un père et son fils de treize ans se retrouvent sur une île du sud de l'Alaska pour y vivre une année entière. Sukkwan Island. Les relations ne sont pas si simples, entre eux qui ne se connaissent pas vraiment. Le séjour démarre très mal et la malchance perdure jusqu'au drame prévisible.
Que dire de ce livre tant décrit sur les blogs et ailleurs ? La première partie, celle qui concerne l'arrivée de Jim (le père) et de Roy (le fils) se déroule assez lentement, malgré les événements qui s'enchaînent et qui les empêchent de profiter réellement l'un de l'autre. Les relations que Jim pensait nouer avec son fils sont très longues à se créer : "Observant l'ombre qui bougeait devant lui, il [Roy] prit conscience que c'était précisément l'impression qu'il avait depuis trop longtemps ; que son père était une forme immatérielle et que s'il détournait le regard un instant, s'il l'oubliait ou ne marchait pas à sa vitesse, s'il n'avait pas la volonté de l'avoir là à ses côtés, alors son père disparaîtrait, comme si sa présence ne tenait qu'à la seule volonté de Roy." (p.112). Le jeune homme oscille entre sa volonté de rester et celle de partir. Son père lui demande beaucoup : de se conduire comme un homme, d'affronter le climat et les événements, de "renoncer" un an à sa mère et à sa soeur, ... Jusqu'au drame qui même s'il est prévisible surprend par sa brutalité, et là, le récit change totalement. Plus dur. Plus âpre. Plus rapide. Je ne décrirai pas là de peur de dévoiler trop du livre et donc de "casser" le suspense et de diminuer le plaisir de le découvrir.
Un roman qui dissèque les relations père/fils et que je trouve assez juste. Dépaysant. L'île de Sukkwan et les paysages semblent quoique froids, superbes. De là à proposer à mon fils -du même âge que Roy- d'aller y passer une année, il y a un grand pas que je ne franchirai pas, refroidi -ah ah quel jeu de mots !- que je suis par l'aventure de Jim et de Roy !
Haletant, je vous préviens qu'une fois commencé ce roman, vous ne le lâcherez plus. Je dis ça, mais je dois être un des derniers à le lire, tellement j'en ai entendu parler. En bien. A juste titre. Encore que sa diffusion pourrait grandir puisqu'il vient de sortir aux éditions France Loisirs. Je remercie d'ailleurs beaucoup ma maman qui l'a acheté chez ce distributeur, sur mes conseils, et qui après l'avoir dévoré me l'a prêté.