Cher amour
Cher amour, Bernard Giraudeau, Ed. Métailié, 2009
Je réactualise cet article datant du 26 mai 2009, pour rendre un petit hommage, à ma modeste mesure à Bernard Giraudeau, mort ce weekend. Cher amour était ma première lecture de cet auteur, que je connaissais et appréciais en tant qu'acteur et réalisateur : il a réalisé notamment un très beau film : Les caprices d'un fleuve.
Mis à part ce préambule, je ne change rien d'autre, vous pouvez donc lire exactement ce que j'avais dit du livre à sa sortie.
Dans ce roman (?) Bernard Giraudeau s'adresse à une femme, son amour, madame T. Son prochain amour. Il lui écrit une lettre, la vouvoyant souvent, la tutoyant parfois. Il lui raconte ses angoisses et ses plaisirs d'acteur de théâtre, avant la pièce et pendant les représentations. Il l'emmène en pensées avec lui dans ses voyages, entre deux pièces ou deux films. Ou l'inverse : les films ou pièces entre deux voyages ? Parfois même les deux se conjuguent, il voyage pour tourner un film. Double bonheur. A chaque fois, il en profite pour rencontrer les habitants, les vrais locaux, ceux qu'on ne voit pas quand on voyage en tourisme organisé. Il les filme et les fait parler de leurs vies.
Il alterne les longs chapitres-voyages avec les plus courts chapitres-théâtre. Dans tous, il voit madame T., lui parle, se révèle sans éluder ses doutes, ses faiblesses, sa maladie.
Parfois je me suis un peu perdu dans ses mots, lors des voyages, mais me rattrapais quelques pas plus loin.
C'est un texte très beau de marin-voyageur. B. Giraudeau y est quelquefois très direct, d'autres fois beaucoup plus elliptique. Ultime plaisir, le dernier chapitre : Arrêt de jeu, est tout simplement formidable, comme si l'auteur avait voulu conclure son très joli livre sur une note particulièrement belle. Bravo et merci, ce n'est pas le cas de tous les écrivains.