La remorque
La remorque, Bruno Poissonnier, Métailié, 2010
Armand Armandeau, batelier depuis quarante ans, voyage avec sa femme et ses deux fils sur La Bièvre, sa péniche. Paul, le plus grand des garçons est handicapé, et Laurent le cadet, 19 ans, a choisi, pour la première fois que son père le laisse faire, un voyage sur le Rhône : une belle livraison à l'aller, sans souci ; mais le fret du retour est plus difficile à trouver et la remontée s'annonce sous de mauvais auspices. La tempête menace, et la vieille péniche au moteur trop faible est obligée de sa faire tracter par une plus récente, plus moderne. Au grand désespoir de Laurent qui rêve de moderniser La Bièvre et d'Armand qui se revoit quarante ans plus tôt, la péniche tractée par les chevaux sur les chemins de halage.
"Ce court récit restitue, dans un style à la fois simple et poétique, un monde qui disparaît." (4ème de couverture). Il y a effectivement pas mal de nostalgie, de mélancolie dans ce livre. Bruno Poissonnier a été batelier, et il écrit comme j'imagine un voyage en péniche doit se passer. De la lenteur, des coups de colère, des peurs lorsque l'orage gronde et que la pluie tombe en un rideau quasi infranchissable et que le batelier sent que son bateau ne peut plus avancer. Sans aide, la famille et la péniche sont livrées aux éléments. Nostalgie aussi lorsque l'auteur décrit les soirées familiales autour d'un repas, de musique jouée par le père. Famille particulièrement soudée malgré les colères du père envers son fils qui a choisi ce voyage, et les rebuffades de ce fils qui commence sa vie d'homme. Car c'est aussi le récit du passage à l'âge adulte et aux responsabilités de Laurent. Il ose, prend des risques, tient tête à son père et rêve de faire sa vie.
Rien de bien original me direz-vous ? Non, si ce n'est que Bruno Poissonnier place son histoire dans un cadre peu décrit, tombant peu à peu dans l'oubli et la disparition, dans un contexte écologiquement et naturellement mouvementé. Son écriture "simple et poétique", ses personnages eux-mêmes simples et communs, des gens que l'on peut rencontrer tous les jours, donnent une vérité à son très beau récit.
Tout cela en 91 pages, glossaire exhaustif compris, auquel il ne faut pas hésiter à se référer lorsqu'un terme technique débouche au coin d'une phrase : tout s'éclaire alors.
Armand Armandeau, batelier depuis quarante ans, voyage avec sa femme et ses deux fils sur La Bièvre, sa péniche. Paul, le plus grand des garçons est handicapé, et Laurent le cadet, 19 ans, a choisi, pour la première fois que son père le laisse faire, un voyage sur le Rhône : une belle livraison à l'aller, sans souci ; mais le fret du retour est plus difficile à trouver et la remontée s'annonce sous de mauvais auspices. La tempête menace, et la vieille péniche au moteur trop faible est obligée de sa faire tracter par une plus récente, plus moderne. Au grand désespoir de Laurent qui rêve de moderniser La Bièvre et d'Armand qui se revoit quarante ans plus tôt, la péniche tractée par les chevaux sur les chemins de halage.
"Ce court récit restitue, dans un style à la fois simple et poétique, un monde qui disparaît." (4ème de couverture). Il y a effectivement pas mal de nostalgie, de mélancolie dans ce livre. Bruno Poissonnier a été batelier, et il écrit comme j'imagine un voyage en péniche doit se passer. De la lenteur, des coups de colère, des peurs lorsque l'orage gronde et que la pluie tombe en un rideau quasi infranchissable et que le batelier sent que son bateau ne peut plus avancer. Sans aide, la famille et la péniche sont livrées aux éléments. Nostalgie aussi lorsque l'auteur décrit les soirées familiales autour d'un repas, de musique jouée par le père. Famille particulièrement soudée malgré les colères du père envers son fils qui a choisi ce voyage, et les rebuffades de ce fils qui commence sa vie d'homme. Car c'est aussi le récit du passage à l'âge adulte et aux responsabilités de Laurent. Il ose, prend des risques, tient tête à son père et rêve de faire sa vie.
Rien de bien original me direz-vous ? Non, si ce n'est que Bruno Poissonnier place son histoire dans un cadre peu décrit, tombant peu à peu dans l'oubli et la disparition, dans un contexte écologiquement et naturellement mouvementé. Son écriture "simple et poétique", ses personnages eux-mêmes simples et communs, des gens que l'on peut rencontrer tous les jours, donnent une vérité à son très beau récit.
Tout cela en 91 pages, glossaire exhaustif compris, auquel il ne faut pas hésiter à se référer lorsqu'un terme technique débouche au coin d'une phrase : tout s'éclaire alors.
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