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Faire sourire les pierres

Publié le par Yv

Faire sourire les pierres, Georges Le Querrec, DeBorée, 2023

Michel, artiste-peintre médiocre ne se relève pas de sa séparation avec Sylvie. Marco, son ami, l'emmène dans sa maison de famille, lieu-dit Kerbaul, en Bretagne, entre le Trégor et le Léon.

Malgré une maison et une fin d'automne humides, Michel se sent rapidement bien et accepté par les habitants du village de bord de mer propice à l'inspiration pour ses tableaux. Il se met à peindre comme jamais il n'a peint, découvre la nature, la vie simple.

De Georges Le Querrec, jusqu'ici je n'avais lu que des romans policiers (Pour cibles, Les ailes de l'araignée, Le sang des tourbières). Pour son roman, la Bretagne est toujours présente, sauvage, régénératrice et ses habitants, taiseux mais ouverts, accueillants et méfiants.

C'est un beau portrait d'un homme qui entre doucement dans la soixantaine, qui aurait pu le faire en se morfondant, en se laissant aller et qui trouve une seconde jeunesse à venir vivre loin de Paris et de la grande ville, à (re)trouver des gestes simples, des relations franches, un goût pour les bonnes choses naturelles.

Georges Le Querrec parle du monde paysan qu'il connaît bien puisqu’il en fut, de la course vers le toujours plus : "Mais il faut tellement de vaches pour en vivre, depuis qu'ils ont arrêté les quotas on peut produire tout ce qu'on veut, et beaucoup ont agrandi leur cheptel. Mais c'est un cercle vicieux parce que plus t'as de bêtes, plus il faut se moderniser pour la traite et plus il te faut des terres pour pâturer et pour le foin, du coup, tu n'as plus assez de place pour faire ton orge et tu achètes des aliments tout faits qui te coûtent la peau du cul." (p.90/91). Il parle aussi de peinture, qu'il connaît également puisqu'il est peintre -je n'ai pas la chance de connaître ses œuvres- et c'est joliment fait, tant dans l'artiste qui mû par une inspiration se lance que dans l'amateur qui ressent -il se moque gentiment des critiques d'art qui voient des choses que les artistes eux-mêmes ne voient pas.

Le tout donne un roman agréable -bien qu'un peu long parfois à mon goût-, qui s'il ne révolutionne pas le genre, permet de belles balades dans ce coin de Bretagne et des rencontres avec des gens simples et finement décrits.

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L
un roman qui a l'air agréable à lire.
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Y
Oui, c'est le mot, agréable