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La Cordillère des Landes

Publié le par Yv

La Cordillère des Landes, François Graveline, Ed. Nicolas Chaudun, 2012

"Ce n'est pas le dénivelé qui fait la difficulté d'une ascension, mais la force et la contrariété des vents. Quand François Graveline décide de s'aventurer sur la Cordillère des Landes, au-delà des vagues de l'Atlantique, c'est à l'assaut de celles des souvenirs, des espoirs et des remords qu'il part. L'altitude s'y mesure en négatif. Il s'agirait plutôt d'une descente intérieure où la contrée à découvrir est soi-même." (4ème de couverture)

Troisième et dernier (provisoirement) titre de la collection Philéas Fogg des éditions Nicolas Chaudun. Contrairement aux deux autres livres, celui-ci est écrit récemment et son auteur n'est pas académicien. C'est un très beau texte dans lequel un homme entreprend un voyage qui lui rappelle son passé. On comprend assez vite que c'est une sorte de pèlerinage suite à la disparition d'un être cher. Disparition totale ou simple éloignement ? Le texte est plus précis en dernières pages. L'auteur avance à pas feutrés et masqués. On devine plus qu'on lit la réalité. Moi, qui suis très prosaïque, j'avoue avoir eu des moments de doute, d'absence, mais la qualité du texte est bien présente et empêche de sombrer (rapport aux épaves que le narrateur jeune et son "ami" visitent) . Par moments, j'ai pu me retrouver dans un livre de Charles Juliet, notamment par le tutoiement utilisé, par le style, phrases courtes, directes mais néanmoins empreintes de poésie.

La jeunesse du narrateur défile sous nos yeux, les rapports avec la personne manquante et ce qu'il est devenu, la manière dont il s'est construit dans le manque :

"Ceux que tu avais pris pour des hommes n'en étaient pas vraiment. Tu les as rejoints, tu leur as donné des gages de bonne conduite. Ils t'ont bardé de certitudes raisonnables, t'ont adoubé domestique. Ce que tu perdis au change : la folle vérité de l'existence. Tu n'étais pas devenu un homme, seulement un réducteur de rêves. L'âge d'homme, si l'on n'y introduit en contrebande la sauvagerie, l'immensité de l'adolescence, n'est qu'un âge sans importance." (p.46)

Un livre à la belle couverture, à la mise en page soignée et très agréable qui n'est pas exempt -pour moi- d'un petit ventre mou, mais qui a un final excellent, émouvant. Attention lectrices et lecteurs sensibles, vous pourriez bien voir ces dernières pages se mouiller de quelques larmes en provenance directe de vos yeux humides. Moi qui suis -sniff- un Homme, un vrai, un dur, j'ai bien sûr évité-sniff- l'écueil, mais de peu !

Encore une bonne pioche de cette collection qui mérite d'être découverte.

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A
Si tu évoques Charles Juliet, je suis fichue ..
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Y
<br /> <br /> Je l'évoque pour plusieurs raisons, le tutoiement qu'ils emploient et qui m'avait surpris dans Lambeaux. ERt puis aussi la sensibilité des deux<br /> auteurs, leur approche tout en finesse de leurs sentiments, de leurs liens avec leurs proches.<br /> <br /> <br /> <br />