J'attends Publié le 23 Janvier 2011 par Yv Catégories : #Roman J'attends, Capucine Ruat, Stock, 2011Une femme de trente cinq ans, enceinte, parle à son bébé. Elle lui raconte sa famille. Les deux grands-mères, maternelle, Mané et paternelle, Grammy. Elle présente ses parents, sa sœur. "Ce qu'il y a de bien dans cette famille, c'est qu'ils meurent tous. Ils deviennent inoffensifs. Ce qu'il y a de moins bien, c'est que nous mourons avec eux. Bientôt on ne sera plus que quatre, les parents, ma sœur et moi ; et ça ne changera pas grand-chose, parce qu'au fond on a toujours été seuls, nous quatre." (p.11)Voilà pour planter le décor pas très joyeux de ce livre. Bon, comment dire, pour ne pas fâcher ? C'est un livre... allez, j'y vais : c'est un livre qui, loin d'être désagréable, ne me laissera pas un souvenir impérissable. Bien écrit avec des phrases courtes, rapides, il dit toutes les angoisses d'une future mère. Cette future mère qui vit dans une famille dans laquelle les relations et la communication sont difficiles, voire conflictuelles. Envie, jalousie, ... Une petite dose de secret de famille en plus que l'on sent poindre dès le début autour des hommes, grands absents de la fratrie. Se lit vite, même si j'ai mis un petit peu de temps, peut-être par manque de motivation (139 pages aérées).Malgré ces bons points, j'ai eu du mal donc à aller vite, parce que je me suis senti relire. Comme si Capucine Ruat écrivait des choses déjà dites, sans rien inventer. C'est un peu larmoyant, mais sans vraiment d'émotion. Peut-être mon statut d'homme m'empêche-t-il d'entrer dans la psychologie de la femme enceinte (mais, bon, j'ai quand même dû supporter -dans les deux sens du terme- ma femme pendant deux grossesses, et ce n'était pas une sinécure !) et dans la subtilité des relations mère-fille, très largement évoquées : "Toute ma vie j'ai souhaité qu'elle meure, très fortement, j'ai souhaité que ma mère meure, ça ne se dit sans doute pas, mais tout irait mieux si elle n'était plus là, j'ai mis du temps à comprendre, ce n'était pas ma faute, elle ne m'aimait pas, ne m'avait jamais aimée, c'était si clair, et trop tard, la vie avait passé, toute mon enfance et mon adolescence, envolées, une partie de ma vie de femme, gâchée, je voulais sa mort, puisque tout était mort entre nous, que sa dureté, sa sécheresse me brûlaient, je ne supportais plus de la voir, de l'entendre, notre indifférence, moi quémandant ses miettes d'amour, je n'osais pas me l'avouer, et puis un jour, à la télévision, une actrice a dit qu'elle n'aimait pas sa mère, souhaitait sa disparition, ôter le poids mort, elle a dit à ma place ces mots incorrects." (p.98/99)Cette phrase symbolise bien le livre : un bon début, un style littéraire que j'aime bien, et puis, patatras, arrive la fin, cette actrice, qui dit à la place de l'autre. Comme si justement, Capucine Ruat ne faisait que répéter ce qui avait déjà été dit par d'autres.Rien de bien original, rien de bien désagréable. Un livre qui ne touche ni n'émeut, malgré les thèmes qu'il aborde. Dommage. Partager cet article Repost0 S'inscrire à la newsletter Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous : Vous aimerez aussi : Voilà, c'est fini... Bilan Le mâle du siècle Faire sourire les pierres Double bonheur Géotropiques Commenter cet article Ajouter un commentaire Retour à l'accueil