Plage de Manaccora, 16h30
Plage de Manaccora, 16h30, Philippe Jaenada, Grasset, 2009
Voltaire (le héros ?), sa femme Oum et leur fils Géo sont en vacances dans un petit village de l'Italie du sud. Un matin, au réveil, ils s'aperçoivent que la forêt qui entoure le village est en feu. C'est un gigantesque incendie qui ravage tout. Comme presque tous les habitants et vacanciers, ils se dirigent alors vers la plage pensant échapper aux flammes.
Le roman n'est que cette fuite racontée par Voltaire, écrivain de son métier. Mais Philippe Jaenada (dont je n'avais rien lu pécédemment) émaille son écit de digressions cocasses, tragi-comiques, loufoques ou drôles, voire très drôles. Je devrais plutôt dire d'ailleurs que les digressions de Jaenada sont interrompues par le récit de la fuite devant le feu, tellement elles sont importantes et omniprésentes. Elles font la majeure partie de livre. Il use et abuse de la parenthèse (il y a même parfois des digressions dans une parenthèse !), pour le plus grand plaisir (le mien notamment) du lecteur. Enfin, moi j'adore ce style. Tous ces apartés sont des moments de la vie de Voltaire, glorieux ou beaucoup moins pour la plupart. Ils permettent bien sûr de rire alors que le thème principal du livre n'inspire pas à la rigolade. Je crois même que l'incendie n'est là que pour mettre en valeur les fameuses digressions de Voltaire, pour donner du rythme en opposant les deux parties du récit, et puis il crée quand même un petit suspense : vont-ils résister au feu, et si oui, qui s'en sortira ?
A éviter pour ceux qui aiment des récits linéaires et sans surprises, mais à recommander pour tous les autres ! Cécile aussi a beaucoup aimé.