Les Naufragés de l'île Tromelin
Les Naufragés de l'île Tromelin, Irène frain, Ed. Michel Lafon, 2009
Ce livre est basé sur des faits réels, mis au jour par Max Guérout. En 1761, L'Utile, bateau français, échoue sur un bloc de corail au large de Madagascar. Cette île non répertoriée, toute petite sera un lieu de cohabitation entre les Blancs de l'équipage et les Noirs, esclaves achetés en toute illégalité par le Capitaine Lafargue. Se nourrir, trouver de l'eau et construire un bateau pour s'échapper, Blancs et Noirs y travaillent ensemble. Mais au moment de partir, 57 jours après le naufrage, il n'y a de place sur ce bateau que pour les Blancs. On promet alors de revenir chercher les Noirs très vite. Ce qui sera fait, mais ... quinze ans plus tard ! En 1776, il ne restera que 8 survivants dont un bébé.
Oscillant entre récit et roman -c'est du moins l'impression qu'il donne- ce livre relate donc des faits réels. J'ai mis du temps à entrer dedans (environ 60/70 pages). Ensuite, tout se déroule comme prévu. Pas de surprise, puisque l'on connait l'histoire avant. Je ne sais pas si Irène Frain s'est cantonnée aux faits connus ou si elle a "brodé" dessus. Dans le premier cas, on comprend alors le manque d'épaisseur de beaucoup de personnages, par manque d'information, et dans le second, on aurait aimé plus de présence, des Noirs notamment et de quelques autres individus décrits succinctement. On suit surtout les pensées, évolutions et l'éveil à l'Humanité des trois personnages principaux : Herga, le médecin et Heraudic, l'écrivain du bateau qui ont écrit chacun une version du naufrage et du sauvetage, et surtout Castellan, le second du bateau ayant pris d'autorité le commandement après le naufrage du bateau et du Capitaine Lafargue.
La lecture n'est pas désagréable, mais pas exaltante non plus. Certes, on a envie d'aller au bout assez vite pour connaître les raisons de l'abandon des esclaves, même si on les pressent aisément. Je garderai une sensation assez forte de l'histoire. De la manière de la raconter, un peu moins. L'auteure survole un peu trop son sujet et le style ne me convient pas même si je concède qu'Irène Frain écrit très bien, classiquement et que son livre peut plaire à bon nombre de lecteurs. Le style qu'elle emploie pour le chapitre concernant le sauvetage des Noirs, plus rapide, avec des phrases plus courtes me sied par contre tout à fait, mais il ne dure qu'un chapitre et tranche avec le reste du livre.