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Sortilège de la nuit des temps

Publié le par Yv

Sortilège de la nuit des temps, Gérard Chevalier, Palémon, 2023

Paul, veuf depuis trois ans, et nouvellement au chômage, pour cause de fermeture de la maternité dans laquelle il travaillait depuis de nombreuses années, s'ennuie. Il visite souvent son fils et sa belle-fille, maraîchers.

Une nuit, à minuit pile, il s'éveille, et voit un homme accroupi au bout de son lit. L'homme sent très mauvais, ne comprend pas ce que Paul lui dit et son physique s'approche davantage du préhistorique que de l'homme dit moderne. Au réveil, Paul penche pour un rêve éveillé, mais la nuit suivante, à la même heure, l'homme revient...

Gérard Chevalier délaisse pour un temps le roman policier pour un roman fantastique, dans lequel ses talents de raconteur d'histoire et son humour persistent. Et voici son héros, cinquantenaire banal, plongé au cœur de la Préhistoire, aux côtés de Néandertaliens. Toutes les lectures et tous les films sur ce thème sont remontés de La guerre du feu, à Retour vers le futur en passant par Les visiteurs et les livres de Barjavel et autres... Gérard Chevalier écrit des livres positifs, des livres qui ne stressent pas ni n'angoissent les lecteurs. Il y a du suspense mais pas de tension, beaucoup d'humour et d'humanité, car il aime profondément les personnages qu'il crée.

Solidement documenté, son roman fait revivre un groupe de Néandertaliens, assez loin de l'image qu'on peut en avoir de brutalité, violence. Certes, ce ne sont pas des tendres, mais comment pourraient-ils l'être lorsqu'il faut côtoyer des animaux énormes et voraces et lorsqu'il faut chasser pour nourrir le clan ? Même si c'est avant tout un roman de divertissement, il est difficile de ne pas faire le parallèle entre la violence préhistorique et celle qui a cours de nos jours, entre la vie de clan et celle totalement individuelle que nous vivons actuellement... et l'entraide, la communauté... Loin de moi l'envie d'aller chasser avec des armes aux pierres polies -et l'envie de chasser tout court-, mais Paul semble s'y trouver pas mal.

Une lecture agréable et décalée, drôle et humaine, bien écrite et légère qui débute ainsi :

"La sensation d'une présence dans sa chambre mobilisa ses sens instantanément. Une odeur puissante, indéfinissable, et le bruit d'une respiration aussi saccadée que la sienne provenait d'un angle de la pièce, à côté de la coiffeuse. Il chercha précipitamment l'interrupteur de la lampe de chevet et, par énervement, mit du temps à faire jaillir la lumière. Un cri guttural surgit d'une forme curieuse située dans la zone d'ombre délimitée par l'abat-jour." (p.13)

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L
Je ne lirai sans doute pas ce roman pourtant le point de vue de l'auteur m'intéresse.
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