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Crédit illimité

Publié le par Yv

Crédit illimité, Nicolas Rey, Au diable vauvert, 2022

Diego Lambert, bientôt cinquantenaire, fils d'un industriel richissime est sommé par ce dernier de licencier 15 personnes dans une usine de Saint-Omer, la condition pour recevoir cinquante mille euros et rembourser ses nombreuses dettes. Diego est un écrivain qui, après un relatif succès, n'écrit que de courts textes qui se vendent peu.

Acculé, il se rend à Saint-Omer et reçoit les futurs licenciés un par un, mais rien ne va se dérouler comme son père le prévoit.

Pas ébouriffant, un peu facile parfois, mais pas inintéressant. Bon, Diego est un peu agaçant, ce presque quinquagénaire qui n'a jamais vraiment travaillé et qui a toujours bénéficié d'argent, l'avantage de la famille riche. Le voilà désargenté, en faillite et contraint de rencontrer des "vrais gens", de ceux qui doivent travailler pour manger, payer leur loyer et tout le reste. Qui sont eux-mêmes dans le rouge tous les mois, qui ont des crédits sur le dos, des enfants qui grandissent et qui rêvent de faire des études... Mais ils ne sont pas bien élégants, ni beaux, du moins dans l’œil de Diego. C'est un peu énervant ces poncifs et cette populophobie de la part d'un écrivain raté qui préfère quémander à papa-riche plutôt que de trouver un emploi. De plus, Nicolas Rey a tendance à survoler ses personnages, à ne pas leur donner de consistance.

L'histoire prend un tour plus dramatique lorsque Diego se rend compte que les travailleurs ont besoin de leur salaire. Alors, il décide de s'opposer à papa. Tuer le père enfin ! Au moins s'affirmer.

Sans avoir détesté ce livre, je n'ai pas adoré, néanmoins, je l'ai lu avec plaisir, en sautant quelques longueurs. Non dénué d'intérêt ni de facilités d'écriture : de nombreux dialogues creux, des déclamations de Diego à peine plus profondes, des expressions toutes faites en pagaille... c'est un roman qui plaira à ceux qui cherchent de la détente, à ne pas trop se prendre le chou. Et finalement, un livre qui permet de passer de bons moments, c'est bien, on n'a pas toujours besoin d'y chercher de la profondeur, du sens.

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