Babyface
Babyface, Olivier Balez, Rue de Sèvres, 2022 (d'après le roman de Marie Desplechin)
Personne à l'école n'aime Nejma, sauf Freddy qui est aussi son voisin. Nejma, le bonnet toujours enfoncé sur la tête préfère l'insolence et la provocation pour se cacher et ne pas entendre les remarques sur son poids, sa méchanceté. Elle est crainte. A chaque fois que quelque chose se passe à l'école, elle est désignée responsable. Lorsqu'un enfant est grièvement blessé, elle est accusée. A tort. Coupable idéale et impuissante à s'innocenter.
Le roman de Marie Desplechin est paru aux éditions L'école des loisirs, sous le titre Babyfaces. Ce n'est pas la première fois que je lis des adaptations de roman de la maison d'édition par des auteurs Rue de Sèvres -c'est la même maison-, et à chaque fois, et là encore, j'ai trouvé que c'était de très bons albums, car ils traitent souvent des thèmes de société touchant les ados : la séparation des parents, la violence intra-familiale, et pour ce dernier la violence à l'école, le racket et le harcèlement. L'histoire est bien menée, claire, identifie assez nettement les agressions, les coupables et les victimes. Nejma qui semble être la méchante de service est surtout malheureuse et la victime. Sa seule défense, c'est de se faire craindre sans en arriver aux mains. Cette histoire parlera aux ados et pré-ados directement mais sans en rajouter. Ils pourront se reconnaître ou reconnaître un ou une camarade.
Le dessin est lui aussi clair, réaliste assez coloré, moderne. J'aime bien Olivier Balez que j'ai déjà lu avec un tome de Infinity 8 : L'évangile selon Emma et J'aurai ta peau Dominique A. Il parvient à transmettre le mal-être de Nejma face aux injustices et dans sa vie déjà difficile d'enfant, mais aussi l'inquiétude des adultes et de Freddy son ami. Ce qui donne un album facile d'accès, qui sans être trop noir, permet d'aborder les questions qui préoccupent les jeunes et d'entamer une discussion sur icelles.
A laisser en évidence à la maison pour susciter l'envie de le lire et pourquoi pas celle de parler.