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Couleurs de la vengeance

Publié le par Yv

Couleurs de la vengeance, Maurice Attia, Jigal polar, 2022

Novembre 1980, dans un café de la Belle de Mai de Marseille, une dizaine de consommateurs est froidement assassinée. Paco Martinez ex-flic et maintenant journaliste au Provençal est témoin du massacre. Logiquement, il commence à enquêter et cherche les points communs aux victimes en rencontrant les veuves et proches. C'est Nathalie Roberti, femme du patron du bar qui, retranchée dans la maison de ses parents, attire l'attention de Paco.

François Nessim, ami de Paco, lui aussi journaliste est alors en reportage en Afghanistan que les Russes viennent de tenter d'envahir. Il se fait arrêter et est détenu par le KGB.

Suite des aventures de Paco, après La blanche Caraïbe et Le rouge et le brun. Et comme à son habitude, Maurice Attia juxtapose plusieurs histoires qui se mêleront s’emmêleront directement ou par ricochet. Ça rend son récit rapide, vivant, mais à force de beaucoup de répétitions le fait également traîner un peu en longueurs. Néanmoins, l'auteur sait comme personne nous replonger -pour les plus anciens- au tout début des années 80, qui ont été riches en événements politiques et géopolitiques.

Au début du roman, on se demande où Maurice Attia veut nous emmener et comment il va faire pour lier ses histoires, celle de Paco à Marseille et celle de François en Afghanistan, puis on suit les deux à coups de courts chapitres dans lesquels deux ou trois narrateurs interviennent à tour de rôle. A mon avis personnel qui est celui qui compte ici, puisque c'est mon blog, la force de ce bouquin, c'est certes la description de ce début de décennie et des changements espérés, mais surtout les personnages créés par l'auteur. Paco en tête, cet ex-flic converti en critique de cinéma qui ne rêve que de partir enquêter, de préférence là où il y a du danger et son ami François qui lui aussi ne vit que grâce à l'adrénaline que lui procure son travail. Mais il y a aussi Irène, la femme de Paco, qui sent que son couple ne va pas bien et qui a elle aussi des envies de liberté. Le tout donne une série originale, singulière qui se distingue dans la littérature policière française et qui n'aurait pas pu trouver meilleur éditeur, Jigal polar, qui sait justement repérer les polars, les voix et les univers originaux.

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