Converti à Jaffa
Converti à Jaffa, Marek Hłasko , Mirobole, 2018 (traduit par Charles Zaremba)...
"Dans l'Israël de la fin des années 60, en pleine saison des pluies, deux escrocs désabusés survivent en échafaudant des arnaques au mariage -Robert invente des scénarios qui attendriront les femmes vieillissantes et le feront payer, Jacob jouera la comédie. Leur prochaine cible est un couple de Canadiens : un pasteur protestant et sa femme. Le pasteur, venu en Israël pour convertir des juifs au christianisme, s'apprête à rentrer bredouille dans son pays. L'échec de la mission qu'il s'était fixée le pousse à boire. Jacob prend le missionnaire en pitié et se fait passer pour un juif désirant recevoir le baptême..." (4ème de couverture)
Marek Hłasko (1934-1969) est un écrivain polonais qui a fui le communisme en 1958 et n'a jamais pu retourner dans son pays. Il a mené une vie aventureuse et folle entre la France, les Etats-Unis et Israël. A l'instar de Jack Kerouac auquel il est parfois comparé, ses récits entremêlent réalité et fiction. Il sera obligé d'occuper moult emplois pour vivre, l'écriture ne le nourrissant pas. Converti à Jaffa (écrit en 1965) est le deuxième livre traduit en français par les éditions Mirobole, le premier -que je n'ai pas lu- est La mort du deuxième chien.
Ma première impression de lecture est hésitante : on accompagne pendant une petite partie de leur vie ces deux escrocs à la petite semaine. C'est une tranche de vie, une fois que la lecture est finie chacun retrouve ses pénates. Le livre est très dialogué et se rapproche de lectures d'auteurs étasuniens de l'époque, tant des romans classiques que des polars. Il faut aimer le genre. Ce qui n'est pas a priori mon cas. J'avoue à ma grande honte -le rouge me monte aux joues- n'avoir jamais lu Kerouac ni n'avoir envie de le lire. Malgré mes hésitations, j'ai suivi les tribulations des deux héros sans m'ennuyer mais sans doute sans tout comprendre. Pourtant, l'écriture est très accessible, familière, et le livre peu épais. Tout pour plaire quoi.
Ce que j'aime bien chez les éditeurs dits petits, comme Mirobole, c'est qu'ils me font découvrir des auteurs oubliés ou d'autres actuels pas encore connus, d'autres pays avec donc des cultures et des apports très différents. Mission remplie encore une fois avec ce roman à découvrir qui débute ainsi :
"Tout irait bien, si ce n'était Robert. On a engrangé un peu de fric à Tel Aviv, et nous voilà en route pour Tibériade avec un nouveau chien. J'examine la bête pendant que les passagers de l'autocar dorment." (p.15)