Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La crue des âmes

Publié le par Yv

La crue des âmes, Gabriel Orieux, Ed. LC, 2017...

Charlie est un jeune étudiant, bénévole dans une station de radio nantaise. Un jour, il se lance dans une chronique particulièrement critique sur l'identité française, la tolérance et l'acceptation des différences. Son patron le vire pour cette prise de position vive, mais sa chronique diffusée en direct va provoquer des remous chez certains auditeurs. C'est aussi pour Charlie une grande période de doutes et de questionnements qui s'ouvre ou se prolonge en s'intensifiant. Tous les événements de sa vie passée et présente l'interpellent. 

Paru aux éditions Cécile Langlois que je découvre, ce premier roman -malheureusement bourré de coquilles -ce n'est pas un frein, mais ça fait désordre- est celui d'un jeune homme que je ne connais pas personnellement, mais sa maman si. 

Il, ce premier roman, souffre des défauts qu'on y associe souvent : Gabriel Orieux tire à tout-va, il veut absolument aborder tous les thèmes qui l'agacent ou le concernent au risque de submerger son lecteur voire de l'agresser avec ce trop-plein d’énergie et de révolte. C'est aussi une valeur de son âge, mes enfants ayant le même, je peux les retrouver dans les propos de l'auteur. C'est parfois il faut bien le dire, lorsqu'on a atteint la cinquantaine et la sagesse -si, si, je suis sage, la preuve, j'ai même fait du yoga-, un peu fatigant de les suivre dans toutes leurs revendications et leurs certitudes, mais dans le même temps, comme je suis resté un brin révolté et que je me souviens de cette période de mes vingt ans et quelques je comprends et même je préfère être un peu envahi par les indignations d'un jeune que par l'apathie et la soumission de beaucoup d'autres abreuvés de télé-réalité ou autres écrans plats et vides.

L'écriture est un peu coincée au départ, puis se libère au fil des pages pour devenir nettement plus fluide, tant mieux -un conseil aux futurs lecteurs : ne vous arrêtez pas à ces premières pages, persévérez. Ensuite, lorsque Gabriel Orieux se lâche, on le lit très agréablement et force est de dire qu'il a un talent d'écriture certain. 

J'aime la construction de son roman où l'on rencontre des personnages qui changent après la chronique radiophonique et qui s'ils n'avaient rien pour se rencontrer, le feront quand même sans savoir à quoi et à qui ils doivent cette rencontre. Ce roman coup-de-poing ou coup-de-gueule, on le prend de plein fouet, et il peut être utile de le poser de temps en temps, le lire d'une traite me semble difficile. Il ressemble pour moi à un plan détaillé de ce que pourrait nous réserver le jeune auteur qui se révèle ici. Il pourrait étoffer ses réflexions sur tous les sujets qu'il aborde, importants, vitaux, et même sans doute utiliser ses personnages secondaires pour y parvenir. 

Voici donc mon ressenti sur ce premier roman un peu dispersé mais qui gagne à être découvert, pour la plume de Gabriel Orieux mais aussi pour garder l'espoir dans la génération des jeunes adultes qui ne sont pas tous comme on veut bien nous les montrer parfois, déconnectés de la réalité, irresponsables et futiles.

Commenter cet article
A
Qui pense donc que les jeunes sont comme ça ?
Répondre
Y
C'est un peu l'image qui est renvoyée dans certains types de médias et dans certaines conversations