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Apostoloff

Publié le par Yv

Apostoloff, Sibylle Lewitscharoff, Éd. Piranha, 2015 (traduit par François et Régine Mathieu)..,

"Deux sœurs, installées en Allemagne, acceptent l'offre d'un riche membre de leur communauté d'origine : il leur propose une importante somme d'argent pour l'exhumation de leur père qu'elles ont à peine connu car il veut réunir dans un même tombeau les dépouilles de tous ses amis bulgares morts en exil. Après la cryogénisation du corps (une technique russe qui transforme les os... en miettes), un convoi de limousines de luxe traversant l'Europe les conduit à Sofia. Leur chauffeur, Ruben Apostoloff, entreprend de leur faire découvrir les "richesses" du pays : la céramique à décor de paon (à base de bleu de cobalt hautement toxique), le littoral de la mer Noire (totalement défiguré) ou encore l'architecture locale (un des pires crimes du XXe siècle contre l'esthétique)." (éditeur)

Alléché par le dossier de presse d'une part et très satisfait de ma découverte des éditions Piranha avec des titres précédents (Dernier requiem pour les Innocents, Carambole) j'ouvre donc ce roman enthousiaste. Mais pour être franc, je coince dès le début, à cause des nombreuses digressions qui retardent d'autant la mise en place de l'histoire : pourquoi les deux sœurs sont elles en voiture avec Ruben Apostoloff (sauf si l'on a lu le résumé et qu'on l'a retenu) ? Pourquoi leur père s'est-il suicidé ?

A cause aussi du style très personnel qui contourne le sujet, ne l'attaque pas de front et procède par allusions ou images et qui demande pas mal d'attention parce que les phrases sont parfois longues et biscornues ; je salue d'ailleurs ici le travail des traducteurs qui ont dû s'arracher quelques cheveux. Néanmoins, dans ma relative incompréhension, j'ai pu relever quelques réflexions bien menées sur le monde et un humour noir, sarcastique, assez vache, on n'est pas dans la blague à deux balles mais dans une critique sévère par l'humour.

Pour atténuer mon propos, je dois dire que si le style ne me sied point, il plaira à d'autres -c'est vraiment un ressenti très personnel- et que c'est un choix audacieux que de publier un texte qui ne m'a pas semblé très facile. Je salue donc ici les excellentes éditions Piranha qui en plus, une fois qu'on a ôté la sur-couverture ont eu la bonne idée d'une sublime couverture noire avec écriture blanche, comme pour Carambole. Éditer des textes un peu décalés, c'est prendre le risque que ça ne marche pas à tous les coups, mais au moins, on sait qu'en allant chez ces éditeurs on ne lira pas de bluette mièvre ou de littérature passe-partout. Tant pis pour cette fois-ci, je retournerai chez Piranha voir si d'autres ouvrages me correspondent davantage et sûr que j'en trouverai.

Quelques avis sur Babelio.

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K
J'ai terminé un Verdier hier soir, ce n'est donc pas moi qui te critiquerai...
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Y
Pas mal aussi Verdier avec des textes pas toujours faciles...
K
Je reconnais bien ton goût pour les petites maisons d'édition qui montent ! ;-)
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Y
J'ai un faible et toujours plus d'indulgence pour ces maisons qui font un travail formidable, qui prennent des risques.