La mort n'oublie personne

La mort n'oublie personne, Didier Daeninckx, Ed. Denoël, 1989 (Ed. Folio, 2009)
Lucien Ricouart, en mars 1963, est interne dans une pension pour apprentis. Toujours seul, pas d'amis. Un jour, les autres internes le traitent de "fils d'assassin" ; Lucien s'échappe et est retrouvé mort quelques heures plus tard, noyé.
Vingt-cinq ans plus tard, Marc, journaliste, enquête sur la Résistance dans le Nord de la France. Son enquête le mène chez Jean et Marie Ricouart, les parents de Lucien. Marc était à l'internat en même temps que Lucien et a assisté à l'accident lui ayant causé la mort, mais Jean et Marie n'en savent rien. Jean Ricouart se livre sur son parcours d'ouvrier et de résistant.
Beaucoup plus qu'un roman policier, c'est avant tout le récit des années de guerre d'un jeune homme. Son entrée dans le monde du travail, à l'usine et puis, son passage quasiment naturel dans la Résistance.
L'époque est propice à bâtir des histoires plus ou moins vraisemblables, plus ou moins captivantes. Celle-ci est à la fois passionnante et crédible. Les personnages sont en même temps simples et très forts. Les lieux, que je ne connais pas du tout -je n'ai pas encore eu le loisir d'aller vister le Nord- sont tellement formidablement bien décrits que l'auteur, lui, doit les connaître. Ou alors, possède-t-il une carte IGN ? Les paysages de houillières ajoutent de la noiceur, du sombre, de la profondeur à l'atmosphère pesante du livre.
L'aspect polar du livre -il est classé en tant que tel- s'imisce dans le livre pour le finir en apothéose. Mais le classer simplement en tant que roman policier est trop réducteur pour cet excellent roman qui montre comment, une personne simple,vivant des situations communes et d'autres plus particulières, peut ne pas avoir une vie "de M. Tout-le-monde".
Lilibook a un avis a peu près similaire au mien.