Ça coince ! (23)
Madame de Néandertal, journal intime, Pascale Leroy et Marylène Patou-Mathis, Ed. Nil, 2014..,
La Grande, néandertalienne avisée a la bonne idée de tenir un journal intime, notant les faits et gestes de tous les membres de sa tribu. Lorsqu'accompagnée de femmes et d'enfants ils font la rencontre étrange d'un autre être bipède comme eux, la quiétude du cercle est malmenée. Qui peut il être cet être qui leur ressemble mais pas tout à fait quand même, qui ne parle pas ?
Bien sur le papier, et bien dedans pour tout ce qu'on y apprend sur la vie des Néandertaliens et des Sapiens. Néanmoins, j'avoue que je ne parviens pas à m'intéresser au journal de Madame, est-ce le traitement plutôt léger (mais scientifiquement avéré, M. Patou-Mathis est Docteur en Préhistoire, directrice de recherche au CNRS), la forme du journal intime, l'écriture ? Sans doute un peu de tout cela en même temps. Loin de moi l'idée de nier les qualités de ce roman. Juste un livre pas fait pour moi. Nul doute qu'il plaira à d'autres.
Un mort de trop, Alexandra Appers, Ed. Ring, 2014..,
Otis est un jeune homme qui vit à Saint-Amand-La-Givray, un patelin que personne ne connaît. Il s'ennuie dans le rade que son père à ouvert mais que sa mère tient depuis que son créateur est parti. Otis rêve de tatouer. Alors, il s'entraîne sur les chiens et les chats du village, en attendant de pouvoir exercer son art sur des êtres humains ; il s'attire ainsi la colère des villageois. Otis est également attiré par Ella, une jeune femme paumée qui traîne toujours avec des mecs pas très glorieux. La vie s'écoule pas paisible, chiante, jusqu'au jour où...
Alors là, je ne comprends pas pourquoi ce livre me tombe des mains, pourquoi je ne réussis pas à m'intéresser à l'histoire d'Otis. Tout est là pour me plaire et en premier lieu la langue d'Alexandra Appers, enfin quand je dis sa langue, comprenez sa manière d'écrire évidemment et non point son "corps charnu, allongé, mobile, situé dans [sa] cavité buccale et qui est un des organes principaux de la parole" (merci Larousse). Des personnages totalement perdus et barrées, avec des prénoms de soulmen (women) étasuniens : Otis, Marvin, Ray, Patti, Aretha, Ella, qui font venir des airs dans la tête, un village où rien ne peut être caché bien longtemps. "Personne ne s'intéresse à Saint-Amand-La-Givray". (p. 11), ainsi débute le roman. Des dialogues bien torchés, des réparties vives, drôles, cinglantes. Eh bien malgré tout cela, il y a un truc qui ne fonctionne pas avec moi, je ne sais pas quoi et j'en suis d'autant plus marri que franchement, encore une fois, tout était là pour que ça marche ! Tant pis, désolé M. Ring et désolé Alexandra Appers !