On est toujours trop bon avec les femmes

On est toujours trop bon avec les femmes, Raymond Queneau, Gallimard, 1947
Dans ce livre originellement écrit sous le pseudonyme de Sally Mara et traduit soit-disant par Michel Presle, Raymond Queneau nous livre une partie de l'insurrection nationaliste irlandaise à Dublin, en 1916. Sept nationalistes investissent un bureau de poste, le vident de ses occupants et s'apprêtent à soutenir le siège. Une employée anglaise, Gertie Girdle est restée bloquée dans les lavatories et va devenir un souci pour les assiégeants. Réussiront-ils à se conduire en gentlemen ?
Du Raymond Queneau tout craché, humour british -et irish, voire même "Dublinese", précision adjectivale apportée à la demande d'un commentaire d'un lecteur irlandais (voir les commentaires de Sean du 09/04/2010)- en prime. Ceux qui adorent ne seront pas dépaysés, sauf peut-être à aborder le côté sensuel et érotique de l'écriture de l'auteur. Il y déforme toujours les mots, notamment bien sûr ceux d'origine anglaise : par exemple, il écrit du ouisqui, comme dans un autre livre il écrit ouiquende, sans guillemets, bien entendu. Il en invente d'autres et se plait à placer des anachronismes. J'adore l'écriture quenauenne, j'en redemande même : je la trouve érudite parfois, drôle souvent, décalée et tellement indémodable. Un vrai plaisir comme à chaque fois avec lui que j'aime à nommer l'un de mes auteurs favoris. Et quel titre, mesdames, excusez du peu ! Pour une fois que l'on peut exprimer notre misogynie naturelle sous couvert de la littérature. Allez, sans rancune ?