La trilogie d'Agota Kristof
Le grand cahier, Seuil, 1986 ; La preuve, Seuil, 1988 ; Le troisième mensonge, Seuil, 1991, Agota Kristof
Cette trilogie se déroule dans un pays en guerre, puis sous occupation étrangère, et enfin, libre. Klaus et Lucas sont jumeaux. Dans le premier tome, ils sont laissés par leur mère chez leur grand-mère qu'ils ne connaissent pas. Celle-ci habite au bout d'une petite ville, près des garde-barrières. Les jumeaux, d'environ 10 ans y font "l'apprentissage de la vie, de l'écriture et de la cruauté" (4ème de couv.)
Ecrit dans un style sec, épuré et direct : pas de mot superflu dans les phrases, pas de figures de style, Agota Kristof va a l'essentiel. Ce premier livre est construit comme une suite de petites nouvelles ayant en commun les personnages, les lieux et qui se suivraient pour former un roman.
Dans le second tome, les jumeaux sont séparés et l'on suit Lucas, resté à la ferme de la grand-mère, tandis que Klaus a traversé la frontière, vers le pays libre. Agota Kristof garde son style sec, mais adopte cette fois, une forme plus romanesque. Elle décrit les affres et les tourments de la séparation et de la difficulté de vivre seul.
Dans le dernier tome, A. Kristof brouille les pistes : les personnages des deux premiers tomes reviennent, mais plus dans les mêmes rôles. On se perd un peu, puis tout redevient clair et limpide. Toujours ce style très particulier, cette ambiance terne et triste.
Pour conclure, j'ai vraiment beaucoup aimé le premier tome, le second également ; le troisième plus est déconcertant au départ (la première partie) mais il reste du même niveau que les autres. Même si l'histoire n'est pas joyeuse, l'écriture d'Agota Kristof vaut vraiment le coup d'être découverte. Personnellement, j'aime beaucoup ce style direct, brut, qui va à l'essentiel.