Buffalo Runner
Buffalo Runner, Tiburce Oger, Rue de Sèvres, 2015
"Qui suis-je ? Ed Fisher, un buffalo runner ! Avec mes gars on en tuait tellement... On manquait plus de cartouches que de bisons. Quelques milliers de chasseurs, vingt millions de buffalos, même les Indiens étaient impuissants devant nos fusils. Personne ne pouvait rien contre la déferlante d'immigrants et nous n'étions que la première salve. Mais ça, on l'a compris beaucoup plus tard." (4ème de couverture)
Ed Fisher est un vieil homme qui sauve une jeune femme d'une attaque brutale dans laquelle son père et son frère sont morts. La nuit, en se préparant à affronter le reste de la bande d'agresseurs, Ed Fisher raconte sa vie à Mary. Et sa vie, c'est celle de la conquête de l'Ouest. Repousser toujours plus loin les habitants d'origine, les différentes tribus d'Indiens. Pour cela, tuer leur source de nourriture, les troupeaux de bisons et soudoyer les chefs à coup d'alcools ou perpétrer des massacres contre ceux qu'ils soupçonnent de se rebeller en tuant hommes, femmes et enfants.
C'est toute l'histoire des États-Unis au XIX° siècle que raconte et dessine Tiburce Oger : violence, conquête, guerre civile, naissance des grosses fortunes... C'est aussi de cette partie que s'empareront les scénaristes d’Hollywood pour forger la stature du cow-boy, longtemps montré comme le libérateur et le civilisé, mythe que le bédéiste met en pièces comme il a pu l'être dans certains films d'Hollywood après la grande période des westerns dits classiques. C'est un bel album assez violent comme l'histoire ou les histoires qu'il narre.