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Merde à Vauban

Publié le par Yv

Merde à Vauban, Sébastien Lepetit, Flamant noir, 2017 (1ère édition, Nouveaux auteurs, 2013)....

Besançon, 2008, l'adjoint à la culture est retrouvé mort au pied de la citadelle Vauban. Homme pédant et méprisant, il s'était fait pas mal d'ennemis, mais de là à le tuer... La police hésite entre meurtre et suicide. La police, c'est le commissaire Bruno Morteau, pas loin de la retraite, amateur de bonne chère et surtout de bons vins qu'il absorbe en très grosse quantité, que des produits locaux. C'est aussi Fabien Monceau, jeune lieutenant affecté à Besançon, totalement dépité de s'y retrouver, loin de Paris et surtout sous les ordres d'un alcoolique notoire.

C'est la première enquête du commissaire Morteau, que j'ai découvert il y a trois ans pour sa deuxième enquête intitulée, L'origine du crime, basée sur les œuvres d'un peintre né en Franche-Comté, Gustave Courbet. Je lis à l'envers, mais ce n'est pas grave, je m'y retrouve bien quand même et je pourrai même reprendre le cours normal puisqu'un troisième titre est sorti récemment, Il y aura du sang sur la neige.

Morteau est amateur de lenteur, il accumule les indices, les informations, trie le tout et se fait une idée lorsque tout s'emboîte parfaitement, au contraire de son jeune collègue impétueux qui veut absolument échafauder des hypothèses et faire coller les faits avec icelles. Parfois, ça fonctionne, mais parfois tout accuse un innocent au mauvais endroit au mauvais moment. Donc Morteau tempère les ardeurs de Monceau en souriant parfois dans sa moustache, en s'emportant souvent avant de rejoindre son deuxième chez lui, le Petit Mont d'Or où la patronne lui sert une cuisine locale roborative et des vins locaux. Son expérience lui a appris "[qu']Il ne fallait jamais rechercher des preuves à tout prix, mais les laisser venir d'elles-mêmes, sans les forcer, sinon le risque était grand de les provoquer, voire de les fabriquer involontairement." (p.196)

Mis à part quelques rappels des faits un peu trop fréquents, ma principale gêne vient du fait que les noms des deux héros se ressemblent et qu'il m'a fallu un peu de temps et ne pas passer trop vite les lignes pour bien savoir qui parlait ou agissait -mais au bout de quelques pages, l'habitude est prise. Cette première enquête est franchement très bonne et très agréable à lire. L'opposition entre les deux flics met du sel dans l'intrigue, ajoute un peu d'humour et de légèreté, ainsi que les œillades énamourées de Monceau à toutes les femmes qu'il trouve jolies. 

C'est un polar qui prend son temps, qui ne joue pas avec les nouvelles technologies ni avec une tension terrible, des poursuites ou des rixes. C'est assez paisible, drôlement bien ficelé et maîtrisé. Un roman qui a reçu le prix  VSD du polar en 2013, coup de coeur des lecteurs. Et le deuxième tome a lui aussi reçu un prix, celui du Lion's club de Rambouillet. Non pas que j'attache énormément d'importance aux prix, mais un auteur qui en reçoit pour chacun de ses livres, c'est pas mal quand même.

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