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L'affaire Perceval

Publié le par Yv

L'affaire Perceval, Pascal Martin, Jigal polar, 2019....,

Perceval est un animateur de télévision, spécialisé dans l'humour, souvent au détriment des politiques, des puissants. Connu, reconnu et apprécié par tout un pays qui plébiscite ses passages dans l'émission La Grande Tchatche. Un jour, en rentrant du travail, il se fait renverser par un poids lourd car les freins de son scooter n'ont pas fonctionné. Forcé de stopper ses apparitions médiatiques, il est bientôt victime d'une agression puis d'une autre, assez pour lui mettre en tête que quelqu'un lui en veut. Il part se mettre au vert en pensant que tout va se calmer. Son ami Malone, journaliste tente de faire la lumière sur ces événements troublants.

Pascal Martin place son roman dans le monde de la télévision actuelle, dans notre société qui ne réagit qu'à l'émotion, qui ne prend plus le temps d'apprendre, de s'informer avant de s'exprimer : "BFM a rameuté tous ses spécialistes médias, ses éditorialistes, ses chroniqueurs, ses consultants et tous ceux qui ont toujours quelque chose à dire, quel que soit le sujet, pour commenter l'affaire Perceval." (p.201) J'admire -c'est ironique- ces gens qui ont un avis sur tous les sujets, qui assènent leurs opinions dont on se fout, qui ne sont là que pour faire parler d'eux. C'est de cela que parle également le romancier en choisissant un héros de cette télévision bas de gamme qui n'a peur que d'une seule chose : qu'on ne parle plus de lui et qu'il redevienne un anonyme. La critique est bien vue et le monde que décrit Pascal Martin un très beau contexte pour y placer une intrigue incroyable dans le sens premier du terme. 

Ce qui fait le plus de cette critique, ce sont bien sûr les personnages et l'intrigue. Les premiers sont hors la réalité, dans leur petit monde médiatique, ne travaillant qu'à une seule chose : leur notoriété quitte à oublier voire mépriser ceux qu'ils ne jugent pas dignes de les servir à atteindre leur objectif. La seconde est menée avec talent et maîtrise, si bien que l'on soupçonne un peu tout le monde d'en vouloir à Perceval avant que l'explication finale tout à fait en phase avec le décalage, la folie de cette histoire, n'arrive. Si à tout cela on ajoute l'écriture de Pascal Martin que j'avais déjà appréciée dans La reine noire, pleine d'ironie, de réalisme, très rythmée et qui malgré leurs défauts, aime les personnages qu'elle décrit n'en faisant pas que des méchants ou des gentils mais les exposant dans toute leur humanité -si si ils en ont, même s'ils bossent à la télé-, eh bien vous avez en mains un excellent roman noir, encore une fois chez Jigal polar.

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A
Perceval a-t-il atteint son Graal ?
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Y
J'y ai pensé aussi, mais pas de table ronde ni d'Arthur, ...