Les étrangers
Les étrangers, Eric Pessan, Olivier de Solminihac, L'école des loisirs, 2018.....
Basile, une quinzaine d'années sort de son dernier cours de collège, dépité de n'avoir pas réussi à parler à Lou la jeune fille qui est loin de lui être indifférente. Il traîne un peu avant de rentrer chez lui, se retrouve dans une gare désaffectée et bientôt il rencontre un copain qu'il n'a pas vu depuis longtemps. Ils commencent à discuter, puis se détachent de l'ombre d'un tunnel des silhouettes, celles de jeunes garçons, des migrants en fuite qui se cachent pour ne pas subir la loi du camp de réfugiés.
Roman sans doute plus destiné à la jeunesse, mais qui est lisible par les parents qui ne s'y ennuieront pas. Eric Pessan et Olivier de Solminihac abordent le thème des réfugiés en parlant d'enfants et ils ont raison puisque nombre d'entre eux sont des mineurs. Un peu plus de cent vingt pages assez dures qui ne cachent pas la difficulté de vivre das un camp, la violence qui y règne, mais tout est tellement bien raconté, par le point de vue de Basile que les pré-ados et ados s'y retrouveront aisément. C'est bien vu parce que les deux auteurs n'infantilisent pas les situations ni ne passent par un langage à la mode qui, à mon avis serait inadapté. Basile est un garçon plutôt mur, qui se pose pas mal de questions, confronté à une situation de famille pas facile et qui découvre vraiment que les migrants sont des garçons comme lui, pas simplement des gens dont on parle à la télé.
"J'ai l'impression que l'on vit tous dans des mondes parallèles. On croit que les autres partagent notre réalité alors qu'ils sont à des années-lumières de nous. Des adolescents de mon âge traversent un quart de la planète pour échapper à la guerre, d'autres sont contraints d'êtres les pères de leurs pères. Et mon père, je pense, dans quel monde parallèle au nôtre a-t-il trouvé refuge maintenant qu'il fuit de plus en plus souvent ?" (p.61)
Un roman à lire et à faire lire aux ados, il permettra soit d'entamer une conversation sur les réfugiés, soit d'en continuer une déjà commencée, de se poser des questions, de chercher des réponses et voire même d'aller voir de plus près pourquoi et comment les réfugiés arrivent en masse et comment nous les accueillons.