La fille du fermier
La fille du fermier, Jim Harrison, Folio, 2017, traduit par Brice Matthieussent (Flammarion, 2010).....
Lorsqu'en 1980 Franck et Pep's, les parents de Sarah, neuf ans, quittent la ville pour aller s'installer dans le Montana et exploiter cent quatre-vingts arpents de terres loin de toute commodité, la seule demande de la petite fille est d'avoir un chien et un cheval. La famille découvre ce lieu isolé et beau et bientôt Sarah se lie d'amitié avec Tim son voisin septuagénaire qui lui apprend moult choses sur la nature, la faune, la flore et la vie en général.
Pour le reste, ce sont ses parents qui lui font l'école et elle excelle dans les matières scientifiques enseignées par son père.
Jim Harrison, décédé en 2016 est probablement l'auteur étasunien que je lis le plus volontiers et pourtant, je ne suis pas forcément amateur des grands espaces et des descriptions d'iceux, mais allez savoir pourquoi, avec lui, ça fonctionne toujours. Et là, encore une fois, ce court roman ou longue nouvelle qui faisait partie d'un recueil édité en 2010 chez Flammarion, Les jeux de la nuit, est une bonne pioche. Il est lent et beau, la nature y est omniprésente, les hommes et femmes itou. La femme surtout, parce que Sarah est de toutes les pages, c'est son passage vers l'âge adulte que le romancier décrit. Encore petite fille puis adolescente, elle grandit plus vite que beaucoup, d'ailleurs, à un trentenaire qui lui dit : "Tu es trop jeune pour dire une chose pareille.", elle rétorque très justement : "Non, je ne le suis pas. Je suis plus âgée que toi à maints égards." (p.107)
Belle idée que d'éditer ce texte dans cette collection Folio 2€, on y retrouve tout ce qui fait de Jim Harrison un auteur incontournable, doué dans l'art de décrire ce qui nous entoure et également dans celui de brosser de beaux portraits, ici une jeune femme qui vit en parfaite harmonie avec la nature. Court, beau, simple, rien à ajouter, lire La fille du fermier suffit.