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L'homme qui ne voulait pas devenir président

Publié le par Yv

L'homme qui ne voulait pas devenir président, Julien Leclercq, Intervalles, 2017....

Fin juillet 2016, Michel est aux fêtes de Bayonne avec ses copains d'enfance, Ambroise, Guillaume, Nicolas et Fred. Du groupe d'amis, ne manque que Alice qui a préféré laisser les garçons entre eux, sachant que ces fêtes sont pour eux prétexte à déconner et boire. C'est justement sous l'emprise de la boisson que Michel, lors de la soirée de clôture, monte sur la scène pendant la pause du groupe de musique et improvise un discours contre la classe politique qui ne se renouvelle pas et qui est totalement déconnectée des réalités des Français. Sa tirade se retrouve très vite sur le Net où elle enflamme les foules et crée un engouement retentissant. C'est alors que les copains de Michel décident de profiter de ce moment pour aller plus loin dans le projet sans en parler à l'intéressé.

Ce roman qui débute comme une grosse blague s'avère bien plus profond qu'il n'y paraît. D'abord, il fait le point sur le désarroi des Français face à l'offre politique qui tourne sur elle-même depuis des décennies. Nos représentants se ressemblent, s'adoubent entre eux. Dès que l'un sort un peu du lot, il est moqué, raillé avant d'être fortement attaqué s'il commence à représenter un danger pour ceux qui s'autoproclament héritiers légitimes. Qui sont nos représentants au parlement ? Des médecins, des avocats, des notaires, des élus réélus réréélus... Des ouvriers ? Pas un. Qui, dans l'élection qui arrive dans dix jours, prend au sérieux Philippe Poutou, ouvrier ? Nathalie Artaud, prof ?

C'est de cela que parle ce roman, mais aussi de la difficulté de trouver du travail en France, de l'amitié et de l'ambition qui ne font pas toujours bon ménage, de la trahison, de l'amour... Ces six trentenaires sont les archétypes d'une génération qui se cherche et qui cherche à renouveler la société. Pas facile toujours de combiner les deux. Sans doute commencer par soi-même permet-il d'être plus apte à faire évoluer autour de soi plus ou moins largement.

Julien Leclercq décrit bien le malaise actuel dans la société et il en cherche les raisons et des solutions. Elles peuvent parfois paraître utopiques, mais c'est cela qui fait avancer. A n'être que dans la réalité, on gère le quotidien, sans vision d'avenir. C'est sans doute cela qu'il nous manque. Je me souviens d'un slogan et d'une chanson que mon papa passait souvent aux alentours de 1981 -et oui, que voulez-vous, tout le monde n'a pas eu, comme moi, la chance d'être élevé par des parents socialistes- et qui disait "Changeons la vie ici et maintenant". Michel apporte cela aux Français demandeurs de nouveautés, de fraîcheur. Une vision positive.

Le livre commence comme une blague écrivais-je plus haut et il devient de plus en plus sérieux, politique, tout en gardant une trame de comédie, de roman. C'est une lecture bien agréable et souhaitable avant d'aller glisser le bulletin dans l'urne. A lire avant ou après, en tous les cas en complément des programmes des candidats à l'élection du 23 avril prochain, qui paraissent bien ternes et usés à côté de Michel.

PS : pour ceux qui ont envie d'autre chose, allez voir du côte du mouvement Les colibris, plein de belles idées et d'actions... et une tournée avec des artistes, des ateliers, des lectures, ... bientôt à Nantes (j'y serai) et aussi à Marseille, Strasbourg, Toulouse.

Commenter cet article
A
Ah c'est arrangé les commentaires ! Une lecture qui m'intéresse, mais je crois que je vais laisser passer les élections, là, j'overdose un peu.
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Y
Et pourtant c'est une manière différente de voir la politique
D
Bonjour Yv, voici un roman tout à fait d'actualité. Je note. Cela me donnerait peut-être une idée pour qui voter. Bonne après-midi.
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Y
Bonjour Dasola, pour qui voter, je ne sais pas, pour pousser encore un peu la réflexion, sans doute. <br /> A bientôt
A
Je vais suivre le lien, merci.
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Y
Une histoire très actuelle