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Le garçon

Publié le par Yv

Le garçon, Marcus Malte, Zulma, 2016…..

On fait connaissance avec le garçon alors âgé de quatorze ans, en 1908 et qu’il porte sur son dos sa mère, proche de la mort et qui veut voir la mer. Il vit avec elle dans une cabane, c’est le seul environnement qu’il connaisse, totalement isolé des hommes qu’il n’a jamais rencontrés que de loin. Lorsque la mère meurt, le garçon quitte la cabane et part sur les routes. Il fera des rencontres, la première dans un hameau à peine moins isolé que sa cabane et peuplé de deux ou trois familles, puis Brabek l’ogre des Carpates et Emma et son père Gustave chez qui il trouvera une famille. Mais bientôt, c’est 1914 et la grande boucherie qui s’annonce surtout lorsque l’on a comme le garçon, vingt ans.

Gros roman (535 pages) de cette rentrée littéraire qui ne devrait pas passer inaperçu, du moins je l’espère sincèrement. Parce que c’est Zulma. Parce que c’est Marcus Malte. Parce que ce roman est formidable. Il possède un souffle et une force rares. Il est écrit en phrases courtes, rapides, mais ne néglige pas pour autant les temps d’arrêt sur les descriptions des lieux, des personnages, des rapports entre eux. Il est tour à tour et parfois tout en même temps, roman naturaliste, puis roman initiatique, puis roman d’amour (très) érotisant, puis roman de guerre et même épistolaire mais dans un seul sens puisque le garçon est illettré. Certains pourraient croire en me lisant à une certaine confusion, mais que nenni, Marcus Malte maîtrise de bout en bout et se livre à un exercice brillant. La meilleure preuve, c’est que l’on ne voit pas vraiment passer les pages et que l’on aurait même envie que cette histoire se prolonge pour passer plus de temps avec le garçon devenu homme.

Beaucoup de références littéraires (Hugo en tête, mais aussi Verlaine, …), musicales (Mendelssohn et ses romances, Liszt, Chopin …), c’est parfois très lyrique, Marcus Malte se laissant aller à des envolées toujours arrêtées par la réalité même si celle-ci peut parfois se trouver emportée par ce lyrisme : "Mais sa beauté méritait-elle vraiment ces lauriers qu’il lui tressait ? Son haleine était-elle, ainsi qu’il le lui susurrait, aussi exquise que la plus exquise des brises du printemps ? L’éclat doré de ses iris aurait-il fait pâlir jusqu’aux rayons de l’astre solaire ? En réalité… En réalité, pourquoi pas ? N’est-ce pas le propre de l’amour que d’éblouir et d’émerveiller ? De rendre divin ce qui ne serait qu’humain ?" (p.207)

Marcus Malte crée un enfant tout neuf, une âme pure et vierge qui s’éveille à la vie des hommes pour le meilleur (la musique, la littérature, l’amitié, l’amour, …) et pour le pire (la guerre). Les pages sur l’amour sont troublantes, très belles, fortes en émotion et je vous le disais un peu plus haut, parfois torrides. Elles sont intimement liées à celles de la découverte des arts et de l’ouverture à ce que la vie offre de plus beau. Marcus Malte aurait pu s’arrêter là et l’on aurait eu un très beau roman d’amour. Mais le destin de son personnage est le plus fort et arrive le roman de la guerre, terrible, violent. Les mots s’enchaînent rapidement, les pages également. Elles laissent un peu groggy et essoufflé. Elles débutent par un chapitre court -une longue phrase de quatre pages et trois phrases très courtes- et assez drôle sur la forme moins sur le fond qui m’ont immédiatement fait penser au poème de Jacques Prévert Les belles familles. Ce n’est pas le seul passage plus léger du roman, mais c’est l’ultime.

Un roman bouleversant qui ne peut pas laisser indifférent. Je ne crois pas que l'on lira des critiques ou articles à lui consacrés qui seront mièvres ou tièdes. Des personnages inoubliables : un garçon innocent qui découvre l’épreuve du monde et une amoureuse passionnée prête à –presque- tout pour sauver son amour. Je n'hésite pas, je le classe en coup de cœur.

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P
Comme c'est bien dit ! C'est un livre qui m'a beaucoup marqué; je ne l'oublierai pas de si tôt. Toutefois, il ne fait pas l'unanimité. Certains aiment, d'autres pas. Moi, c'est sûr, j'ai adoré.
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Y
C'est cela qui est bien avec les livres, ils plaisent ou pas, d'ailleurs un livre qui ferait l'unanimité me serait (presque) suspect.
I
Alors je le note ! On ne regrette jamais un Zulma. Et un tel éloge pour un si gros pavé ;-)... on ne risque rien à te suivre !
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Y
Tu peux, moi qui n'aime pas les pavés...
C
Je pensais bien que tu le lirais et j'attendais ton avis justement. Donc noté !
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Y
Zulma et Marcus Malte, ça me paraissait inévitable...
L
Je le note mais l'épaisseur me fait peur.<br /> Le Papou
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Y
oui, moi aussi, je n'aime pas les gros livres, mais l'histoire est tellement bien qu'on en prendrait bien un peu encore
B
eh ben, et dire que j'ai touché le livre la semaine dernière (parce que c'est Zulma) et que je ne l'ai pas acheté parce que c'est Malte - dont je n'ai encore rien lu. Je vais certainement ouvrir un peu plus mon côté "curieux" pour voir de près cette lecture prometteuse. Merci pour ta critique
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Y
Cher Bernhard, tu aurais dû le prendre justement parce que c'était Malte. J'ai eu le même geste que toi il y a quelques années, et puis j'en ai emprunté à la bibliothèque, depuis, je peux prendre sans risque, Marcus Malte, c'est très bien
N
Conquise d'avance, il me le faut !!
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Y
Excellent choix
K
J'ai déjà lu et aimé six livres de Marcus Malte, je ne peux pas rater celui-ci !
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Y
Impossible de la rater tu as raison, il devrait te plaire également
Z
Je viens de terminer "Garden of love" : superbe
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Y
Exact. Le garçon, c'est un genre très différent
A
L'auteur, l maison d'édition, n'en dit pas plus !
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Y
alors je en dis rien...
K
Totalement convaincue par ton billet !
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Y
Chouette !
G
Déjà lu deux romans de lui aussi, et j'ai bien aimé. Je crois donc qu'il va finir dans mon escarcelle, ce Garçon...
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Y
Il peut, sans problème, tu verras, l'essayer c'est l'adopter
B
oh ça fait envie ! je l'ajoute immédiatement dans ma déjà très longue liste... merci !
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Y
Oui, mais celui-ci il faut le mettre au-dessus
C
Moi aussi je suis une inconditionnelle donc je note :-)
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Y
Tu ne peux donc pas, que dis-je tu ne dois donc pas rater ce roman
J
Je n'ai encore jamais lu cet auteur. J'aime cette façon de commencer le récit et je perçois une grande richesse dans cette histoire. Il est dans la liste de lecture.
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Y
Les livres de Marcus Malte ont toujours de la densité et une construction étonnante, même si sans doute celui-ci est plus linéaire. C'est évidemment un romancier découvrir
A
Très tentant ! d'autant plus que j'ai tout à découvrir de cet auteur.
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Y
Vérification faite, j'en suis quand même au cinquième livre de Marcus Malte...
Y
Tout ce que j'ai pu lire de lui (pas toute son œuvre, juste deux ou trois) est vraiment très bien, il a l'art de nous accrocher avec ses histoires