Jericho

Jericho, Josef Ladik, First éditions, 2010
"Été 1816. La frégate La Méduse s'échoue au large des côtes africaines. Sur les cent quarante-sept passagers qui vont alors dériver sur un radeau de fortune, seuls quinze survivront à ce véritable enfer" (4ème de couverture). Géricault en tirera son célèbre tableau : Le radeau de la Méduse. L'un des survivants est recueilli par une tribu africaine et fait une découverte qui pourrait changer le cours du monde. "De retour en France, devenu éditeur au Palais Royal, il couche son secret sur un manuscrit qu'il fait disparaître, puis publie le récit du naufrage." (4ème de couverture)
De nos jours. Un sous-marin nucléaire français disparait de tous les écrans. Un groupe terroriste, baptisé Jéricho revendique l'acte et menace la France. Dans le même temps, un gang de saucissonneur de banquiers et un tueur psychopathe agissent à Paris. Le lieutenant Lazare se retrouve à la recherche du tueur.
Autant le dire tout de suite, ça commence mal : les deux premiers chapitres -très courts- sont obtus et je me suis demandé sur quel livre mal ficelé et accrocheur j'étais tombé. Et puis, la suite dément mes propos précédents. Le complot, la traque, le rythme et le suspense se mettent en place doucement mais sûrement. Ensuite, difficile de décrocher. Je me suis longtemps demandé comment l'auteur allait réussir à relier toutes les histoires ensemble, mais tout colle parfaitement. Josef Ladik met en scène un tueur psychopathe, des flics, des terroristes, des barbouzes et des mercenaires, sans que jamais l'on soit perdu entre eux tous. En outre, il inclut le journal d'Alexandre Corréard, un survivant du naufrage de La Méduse et découvreur du fameux secret, ajoutant ainsi une note historique et un brin fantastique dans cette histoire.
Un seul personnage, Alexandra, une "traqueuse" (explication dans le livre) ne m'a pas vraiment convaincu, mais le reste est crédible. Hormis l'histoire elle-même, j'en suis à me demander ce qui est de l'ordre de la fiction ou du réel. Quelles sont les organisations gouvernementales, les fonctions des personnages qui existent vraiment ? C'est assez troublant de se dire que tout ce qu'a décrit l'auteur est vraisemblable. Ca peut même faire froid dans le dos. Josef Ladik exerce sous sa véritable identité la profession de juge d'instruction ; qu'a-t-il tiré de son expérience professionnelle ? Qu'a-t-il inventé ?
Toujours est-il qu'après un début bien peu prometteur, eh bien, je me suis laissé happé par cette histoire et par cette ambiance "terroristo-espionno-policio-thrilleuse".
Quant à "réfléchir sur des questions philosophiques ou sociales" (4ème de couverture), j'avoue l'avoir totalement omis, pressé que j'étais par l'envie de connaître le dénouement.
Un avis similaire chez Belledenuit, et un merci à Suzanne de chez les filles et à First éditions.