El Chino
El Chino, de Sebastian Borensztein, sortie cinéma, 2011, et DVD, 2012
Un jeune homme chinois, Jun, s'apprête à faire sa demande en mariage, sur une barque au moment où une vache tombe du ciel et annihile ses projets.
En Argentine, Roberto tient la quincaillerie familiale, homme taciturne, bourru aux habitudes fortes qui ne déroge jamais à son coucher à 23h tapantes, qui recompte les clous dans les paquets qu'il reçoit et trouve toujours qu'il lui en manque.
Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer et portant, Jun atterrit en Argentine à la recherche d'un oncle ; sans le sou, c'est Roberto qui le recueille.
Mise à part cette vache qui tombe du ciel, qui, aussi étonnant que cela puisse paraître est un fait divers réel, rien n'est excessivement original dans ce film qui reprend les thèmes de l'homme blasé qui s'éveille enfin en rencontrant une autre personne totalement opposée. Dans les films états-uniens, c'est souvent la rencontre d'un homme et d'une femme, une comédie romantique. Là, dans ce film argentin, la rencontre est entre deux hommes (rien de sexuel entre eux, le propos n'est absolument pas là) qui ne peuvent communiquer, car l'un ne parle qu'espagnol et l'autre mandarin. Et ça marche. Je l'ai emprunté en DVD à la médiathèque et l'ai visionné un soir de pauvreté télévisuelle (si si il y en a malgré les nombreuses chaînes) et je me suis régalé. L'acteur principal, Ricardo Darin, (que j'avais déjà vu dans Dans ses yeux) est royal, taiseux avec des yeux très expressifs comme le lui fait fort justement remarquer Mari (Muriel Santa Ana), la charmante femme qui tente de le conquérir. Bousculé dans ses habitudes, il ne sait plus quoi faire, est capable de péter un câble pour une remarque déplacée, a du mal à cohabiter. En face de lui, Jun (Ignacio Huang) est imperturbable, insondable.
Je m'attendais à une comédie pure mais en fait, malgré quelques scènes très drôles, on sourit plus qu'on ne rit, mais voir les personnages évoluer, changer uniquement parce qu'ils rencontrent un autre totalement opposé à eux est un plaisir. C'est finement joué et filmé, nettement plus que les films étasuniens dont on est abreuvé et qui avancent avec leurs gros sabots. Comme quoi, avec des recettes archi connues, on peut encore faire du très bon cinéma.
DVD emprunté à la médiathèque, en espagnol, version sous-titrée en français.
Dasola en a parlé aussi.