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Sous l'écorce

Publié le par Yv

Sous l'écorce, Agnès Ledig, Le Robert, 2023

Dans la collection Secrets d'écriture de l'éditeur Le Robert, des écrivains sont invités à répondre à la question attribuée à Julien Gracq : "Pourquoi écrit-on ?" Chacun des auteurs déjà parus explique donc sous la forme d'une autobiographie littéraire sa façon de procéder, sa naissance à l'écriture, ses références...

Neuf titres sont parus, logiquement celui d'Agnès Ledig est le dixième.

Me croirez-vous si je vous dis que je n'avais jamais entendu parler d'Agnès Ledig ? Ni de nom, ni de ses livres ? Et pourtant, c'est vrai. J'avoue mon inculture, je plaide coupable. Il est certain que la littérature qui m'intéresse n'est pas celle-ci. "J'ai quelques auteurs et autrices incontournables dont j'achète la nouveauté sans lire ni le résumé ni les avis. Anna Gavalda, Fred Vargas [...] Bernard Minier et Olivier Norek." (p.59) J'ai moi aussi mes auteurs favoris dont j'achète les livres sans en savoir rien, mais pas les mêmes ; je n'ai même jamais lu B. Minier ou O. Norek et lire Anna Gavalda, une fois, ne m'a pas laissé grand souvenir. Bref, c'est dire si je suis assez éloigné d'Agnès Ledig, et pourtant, j'ai bien aimé son texte. Il m'a parfois un peu agacé par des formules toutes faites, des expressions maintes fois lues ou entendues, mais je l'ai trouvé sincère et intéressant.

Elle parle de son enfance, de son rapport aux livres, de la perte d'un très proche et j'aime beaucoup ce qu'elle dit sur le deuil -je déteste l’expression "faire son deuil"- : "On apprend seulement à vivre avec l'absence, à accepter le vide, à accueillir les vagues de tristesse [...] Ce deuil appartient à chacun." (p.38). Puis elle en arrive à son entrée en écriture, le refus de son premier manuscrit et l'explosion des ventes des autres.

J'aime bien plusieurs passages, sur la difficulté à se séparer de livres, sur sa manière d’écrire, de corriger, de revenir plusieurs fois sur le texte. Je suis moins sensible aux conseils donnés à de futurs écrivains, ne me sentant pas concerné, moi qui serais incapable d'écrire mon autobiographie en plus de trois phrases : "Il est né. Il a vécu. Il a mouru." avec une projection dans le temps -le plus lointain possible- et une faute de français...

De même, je n'adhère pas totalement à son opinion sur les mauvaises critiques qu'elle juge inutiles. Moi pas. Je ne descends pas un bouquin pour le plaisir de descendre un bouquin. D'ailleurs, je ne descends pas de bouquin, j'explique pourquoi il ne m'a pas plu, mais je respecte le travail de l'auteur/trice, c'est juste que le texte en question ne me plaît pas.

Bon, maintenant, je connais Agnès Ledig, je pourrai même dire que je l'ai lue, ce qui n'est pas le cas pour beaucoup de gros vendeurs de livres, et même que j'ai plutôt -oui, j'atténue- aimé son livre. Et, chère Agnès, ne prenez pas mes réserves pour vous personnellement, elles émanent d'un éternel grincheux, ne visent que mon rapport à votre texte et n’engagent que moi

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V
J'ai lu Juste avant le bonheur qui m'a fait pleurer comme jamais et je sais que je ne lirai plus cette autrice qui n'a absolument pas besoin de moi.
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Y
En revanche, peut-être as-tu besoin d'elle si elle t'a fait autant pleurer ?
L
Jaime bien ce billet moi qui ne connaît pas non plus Agnès Ledig.
Répondre
Y
Merci