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Enfers

Publié le par Yv

Enfers, Ismaël Lemonnier, Hugo thriller, 2022

Clément Charrier, jeune lieutenant de police vient d'être muté à la brigade criminelle de Paris. Doté d'un QI exceptionnel, d'une mémoire quasi infaillible et d'un physique chétif, il va faire équipe avec le capitaine Lothar Kessel, tête brûlée sous le coup d'une enquête interne pour méthode musclée, un colosse davantage habitué à une confrontation physique qu'à une approche psychologique. A peine ont-ils fait connaissance qu'ils sont envoyés sur les lieux d'un crime, au cœur des catacombes : un homme décapité, une tête de taureau vissée en lieu et place de sa propre tête. Puis, très vite, un autre meurtre qui semble s'inscrire dans une lecture particulière de la Divine Comédie de Dante Alighieri.

Vous voulez du thriller qui file frousse et parfois nausée, voilà, vous avez ce qu'il faut avec ce livre. Mais, parce que mais il y a, la nausée reste virtuelle, car Ismaël Lemonnier a le bon goût de ne point trop insister sur des détails scabreux, sur des descriptions qui pourraient vite devenir insupportables ; il reste assez sobre et clinique dans les exposés des scènes de crime. Ouf !

Non amateur du genre qui fait peur, j'avoue avoir été bluffé et totalement pris par l'intrigue. Certes, il y aurait sûrement à dire sur les stéréotypes voire les caricatures des flics : le chétif-intello et le brutal-bas-de-plafond qui ne peuvent s'encadrer et se révèlent au cours de l'enquête différents de ce qu'ils montrent de prime abord. Je pourrais également jouer les supers-lecteurs-de-polars et dire que j'avais trouvé -et n'en démordais pas- le coupable bien avant les policiers. Mais, totalement entraîné par le rythme, le contexte, j'ai avancé rapidement, tellement que je ne pouvais pas lâcher le livre. Pour une fois que je ne râle pas sur les presque 400 pages !

C'est noir, très noir, il n'y a -presque- plus d'espoir comme disait un chanteur de variété mort. Et l'on visite les sous-sols parisiens et la Divine Comédie de Dante, sauf pour ceux qui l'auraient déjà lue, contrairement à moi. Quelques touches d'humour -assez rares- bienvenues cependant, et d'humanité qui permettent de garder espoir dans les ténèbres, et peut-être l'espoir de retrouver le duo de flics si mal assorti.

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