Chaton : trilogie
Chaton : trilogie, Jean-Hughes Oppel, Payot&Rivages, 2002
Une tuerie dans un pavillon de banlieue. Dix corps dont un sans mains ni tête. Un règlement de compte entre truands ? Tout le laisse croire aux policiers lorsqu'iceux découvrent, au sous-sol, un laboratoire et une grosse cargaison de drogue. La commissaire Valérie Valencia ne veut pas s'arrêter aux apparences et creuse pour très vite flairer la piste d'une vengeance d'un homme surentraîné qui a tout perdu quelques années auparavant. Tout cela sur fond de magouilles politiques à la veille d'élections importantes, les présidentielles.
Jean-Hughes Oppel écrit des romans noirs dont aucun ne se ressemble, sauf la qualité qui est là, indéniablement. D'abord celle de l'écriture : l'auteur ne fait pas dans le plat, le déjà-lu mais pour autant évite l'ampoulé, le pompeux. C'est juste, clair, limpide.
Ensuite les personnages qui ne sont pas mièvres ou fades. Certes, ils peuvent emprunter des traits aux stéréotypes, mais cela me paraît bien normal et JH Oppel ne tombe pas dans la facilité. Il ajoute des détails, des qualités humaines mais aussi des défauts, très réalistes.
Enfin, l'histoire, dense parfois technique, et toujours bien détaillée sans que les pages explicatives ne soient rébarbatives. Il faut dire que les affaires politico-financières sont alambiquées volontairement pour que le vulgum pecus ne puisse rien en saisir, mais il y en a eu tant depuis des années qu'on en connaît un peu les mécanismes. Je ne suis pas certain que la lecture de cet excellent roman noir ramène du monde vers les urnes.
Le tout donne un noir serré, vitaminé, dans lequel les flics auront du mal à cerner le tueur, un roman dont le titre énigmatique laisserait à penser à une suite mais que nenni, il est bien complet, construit en trois grandes parties. Excellent, ai-je besoin de le préciser ?