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Femme masquée

Publié le par Yv

Femme masquée, Anne-Laure Thiéblemont, Cohen&Cohen, 2019...,

Les sœurs Lambert, Catherine et Audrey vivent dans l'hôtel particulier hérité. Elles y sont revenues après leur divorce et y sont entourées des œuvres d'art acquises par leur père. Lorsqu'un tableau est dérobé dans leur demeure et que Catherine est agressée sans pour autant se décider à appeler la police, Audrey, intriguée, cherche à en savoir plus et découvre qu'au dos d'un Seurat laissé par les cambrioleurs figure un numéro d'inventaire nazi.

Anne-Laure Thiéblemont (1963-2015) était une journaliste spécialisée dans l'art et notamment dans le trafic d'art, elle a écrit deux autres romans chez Liana Levi.

Sur fond de spoliation des biens juifs, l'autrice écrit un roman à la fois passionnant et un tout petit peu frustrant. Frustrant parce que j'ai eu l'impression d'un roman inachevé, un peu comme un plan très très détaillé de ce qui aurait fait un livre plus dense, plus épais. Pas mal d'ellipses qui parfois surprennent et déroutent, à nous lecteurs de faire le travail de tout raccorder, mais surtout des passages -et notamment les portraits des deux sœurs- qui auraient sans doute mérité plus de profondeur, d'explications, de densité. Disons que l'intrigue et le contexte sont plus importants que les personnages qui ne sont que des faire-valoir. Néanmoins, pour tempérer et même carrément réchauffer mon propos, ce contexte de la spoliation des biens juifs est passionnant, AL Thiéblemont le racontant avec des détails par le biais des sœurs Lambert et de la collection familiale. Et elle ne s'arrête pas à cet aspect mais le prolonge avec la difficulté des familles à récupérer leurs biens souvent peu ou pas ou mal inventoriés. Et la loi, l'état et les musées français n'ont pas toujours joué le jeu des retours des œuvres à leurs propriétaires. Si l'autrice s'attarde sur les biens artistiques puisque c'était son domaine, au détour d'une phrase, elle l'étend : "On parle volontiers de la spoliation des collections artistiques de valeur, telle celle des Rotschild que vous avez sous les yeux. [...] Mais les juifs de France pendant l'Occupation étaient de condition très modeste, d'où la nécessité de regarder aussi ce pillage comme un acte symbolique, d'une radicalité sans précédent." (p.163)

J'aime la collection des romans noir autour de l'art de chez Cohen&Cohen. Quand en plus, ils se basent sur une sordide réalité qu'ils illustrent, le plaisir est doublé.

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A
Pour une fois que l'on demande à un roman d'être moins bavard...
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Y
;)
M
Un roman dont le contexte m’attire. Je n’ai jamais rien lu sur ce sujet. Et c’est vrai que l’on parle toujours des oeuvres connues et reconnues, mais toutes les autres ont autant d’importance aux yeux de leur propriétaire. Elles sont les souvenirs.
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Y
C'est un sujet de roman quasi inépuisable tant le nombre d’œuvres volées est grand et celui des œuvres rendues nettement moins