Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le salon de beauté

Publié le par Yv

Le salon de beauté, Melba Escobar, Denoël, 2018 (traduit par Margot Nguyen Béraud)..,

"La Maison de la Beauté est un luxueux institut de la Zona Rosa, l'un des quartiers animés de Bogotá, et Karen l'une de ses esthéticiennes les plus prisées. Mais son rôle dépasse largement l'art de la manucure et de la cire chaude. Ses clientes lui confient leurs secrets les plus intimes. Un petit massage avant l'épilation... et Karen apprend tout sur leurs implants mammaires, leurs week-ends à Miami, leurs divorces ou leurs amourettes.

Un après-midi pluvieux, une adolescente entre dans le salon -en uniforme d'écolière et sentant très fort l'alcool : Sabrina doit être impeccable pour une occasion très particulière. Le lendemain elle est retrouvée morte." (4ème de couverture)

Non point par l'odeur mais par le contexte fort original pour un polar, alléché, j'ai dit oui à ce partenariat avec les éditions Denoël. Et je reste sur ma faim. Si l'originalité est bien réelle quant à la localisation de l'intrigue  : un salon de beauté à Bogotá ; si elle est là également dans la manière de raconter cette histoire, en alternant les narratrices -peu d'hommes- dont seule l'une parle à la première personne, qui toutes ont à voir de plus ou moins loin avec le meurtre ou au moins avec une connaissance de la victime -parfois le fil n'est pas évident à remonter- ; si l'originalité est encore bien là pour un polar puisqu'il n'y a pas d'enquête à proprement parler, juste des femmes qui cherchent à savoir la vérité et qui nous l’apprennent par bribes ; si donc, comme je le disais l'originalité est évidente, elle n'a pas suffi pour me passionner pour ce roman. Selon El Tiempo, il est "à la fois roman social, récit urbain, roman d'apprentissage, thriller sur fond de corruption politique." Et c'est vrai qu'il prend à tous ces genres et qu'a priori, ça devrait me plaire sauf qu'à force d'être inclassable et de prendre à tous les genres, il peut finir par les rater. Je suis un peu dur car tout n'est pas raté, mais l'auteure aurait dû à mon sens se limiter pour qu'on puisse avoir le temps de s'intéresser à tous ses nombreux personnages, aux relations qu'ils entretiennent, au contexte socio-politique et/ou à l'intrigue, car finalement quel besoin de glisser un meurtre là-dedans si ce n'est pour surfer sur une vague de polar social ? Et c'est cette partie qui selon moi pêche, Melba, si je puis me permettre de vous appeler par votre prénom chère auteure (Ouh que je suis drôle, moi, un fou, je vous dis, avec ce genre de blague, bientôt, je monte un spectacle, au moins. Me croiriez-vous si je vous disais que je ne l'avais pas programmée ? Non ? Et pourtant c'est vrai, je crois que j'ai la fibre comique, même si ce genre de blagues provoque la tristesse ou la compassion chez mes proches)

Tout cela pour dire que loin d'être raté, c'est un roman qui traîne un peu en longueurs, en dialogues qui durent là où une description en quelques lignes eut été plus convaincante et qui aurait mérité d'être resserré, limité pour vraiment être efficace ; néanmoins, les alternances de narratrices, les ellipses qui obligent le lecteur à faire la liaison entre les informations sont intéressante et donnent à cette lecture un côté moderne et dynamique, preuve qu'il y a du bon en lui.

Commenter cet article
A
Cette propension des auteurs à faire durer, c'est pénible, je trouve.
Répondre
Y
oui quand ce n'est ni utile ni bien fait
M
Malgré tes bémols, cette histoire me tente bien par son originalité. Et puis ce doux prénom sucré de l’auteure en ajoute.
Répondre
Y
Le mieux est toujours de se faire sa propre opinion. Bonne lecture
K
Bah, moi, tu me fais rire, à défaut de me donner envie de lire ce roman...
Répondre
Y
Eh bien, c'est une bonne nouvelle ;)
K
Hum, c'est bien de chercher le positif dans un roman, il y en a toujours.<br /> Ce partenariat denoel me rappelle quelque chose, bonne idée de départ, mais comme je ne demandais pas grand chose (je trie mes lectures), je suppose que ça c'est terminé sans crier gare, tiens.
Répondre
Y
Non, ça ne s'est pas terminé et je ne demande pas beaucoup, mais celui-ci me tentait bien