Snjór
Snjór, Ragnar Jónasson, Points, 2017 (La Martinière, 2016), traduit de la version anglaise d'après l'islandais, Philippe Reilly)....,
Ari Thór, jeune flic vit à Reykjavík avec Kristin son amie étudiante en médecine. Lorsqu'on lui propose un poste intéressant à l'extrême nord du pays dans la petite ville de Siglufjördur, Ari Thór n'hésite pas et accepte. Il s'installe dans la petite ville seul, Kristin continuant ses études dans la capitale. Le travail de policier à Siglufjördur est tranquille, tout le monde s'y connaît. L'adaptation du jeune homme est assez facile ainsi que son quotidien. Jusqu'au moment où un écrivain célèbre fait une chute mortelle dans le théâtre de la ville. Un accident ? Un meurtre déguisé en accident ? Ari Thór enquête avec Tómas son chef.
Roman nordique sélectionné pour le Prix du meilleur polar Points. Beau choix. On ne peut plus classique dans la forme avec un enquêteur qui cherche les moindres indices, la plus petite piste et des intermèdes en italique d'une future ou ancienne victime agressée chez elle. Pour le fond, rien de bien neuf non plus pour qui connaît un peu la littérature policière nordique. La neige, le froid, les conditions de vie très dures qu'ils impliquent, les caractères trempés. Néanmoins, la petite ville où tout le monde se connaît et personne ne peut bouger une oreille sans que son voisin et donc bientôt toute la communauté le sache apporte une nouveauté, ainsi que le jeune flic nouvellement débarqué qui, comme nous lecteurs, découvre la vie à Siglufjördur et les us et coutumes du coin. Natif de la ville l'auteur sait de quoi il parle et raconte bien son passé riche et animé grâce à la pêche aux harengs, depuis presque disparue et donc l'exode qui suit, vers le sud, Reykjavík en particulier. Pour le fun, les noms sont toujours aussi compliqués à lire qu'à prononcer, ce qui rajoute un brin d'exotisme.
Dans ce modèle assez formaté, Ragnar Jónasson tire très largement son épingle du jeu et son histoire se suit avec entrain et beaucoup de vivacité sans aucune lassitude. J'ai suivi Ari Thór dans sa découverte de la ville et de ses habitants avec plaisir et même si l'enquête proprement dite ne débute que tardivement, toute la première partie est intéressante par ce qu'on y apprend. Elle permet également de faire connaissance avec un personnage qui revient dans un deuxième tome intitulé Mörk -qui se déroule cinq ans plus tard- et qui me tente terriblement.
Je ne sais pas encore si Snjór sera mon choix final pour le Prix du meilleur polar Points, mais il est en bonne position. Il faut dire qu'il gagne pour le moment, faute de combattants, j'ai abandonné le premier livre reçu...