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Ça coince ! (28)

Publié le par Yv

Le cercle des plumes assassines, J.J. Murphy, Éd. Baker Street, (traduit par Hélène Collon)..,

Dorothy Parker, critique, scénariste, poétesse fut un des membres actifs de la Table Ronde de l'Algonquin, un hôtel du New York des années vingt. Lorsqu'un critique est découvert mort sous cette table, elle se mêle de l'enquête au risque de se mettre en danger, elle et son nouvel ami, un jeune homme du sud venu dans cette grande vile pour tenter de se faire un nom dans l'écriture, William Faulkner.

Pas inintéressant ce roman, mais il y a un je-ne-sais-quoi qui ne m'y retient pas. Et pourtant, au départ, j'étais motivé : l'époque, la prohibition, l'ironie et le décalage de ces intellectuels new yorkais, ce détachement dont fait preuve Dorothy Parker, qui n'a pas le sou mais vit comme si elle en avait, à crédit et grâce à son bagou. C'est léger, drôle... et un peu vide. Je m'y suis ennuyé assez vite et malgré les beaux personnages le plaisir n'y est pas totalement. Peut-être aurait-il fallu en faire plus sur eux, sur l'époque, planter un contexte plus fort, plus présent, parce que l'intrigue en elle-même est fine ?

Néanmoins, ce roman peut plaire par son ton léger et optimiste, son écriture pour tous même si l'on ne connaît rien de ces années folles.

Sous les ponts, Michel Bouvier, Ravet-Anceau, 2015..,

Jean Clément vient d'être assassiné. Son ex-femme, Catherine est arrêtée par le capitaine Maugrart de la police de Lille qui ne sait pas trop quoi penser d'elle, sauf qu'il ne la croit pas coupable mais qu'il est certain qu'elle lui cache des choses importantes pour son enquête. Sophie, la fille de Catherine est choquée par cette arrestation, elle ne peut se l'expliquer.

J'ai lu et bien aimé les deux romans précédents de Michel Bouvier qui sait allier sens du rythme, personnages bien croqués et surtout une belle plume. Du polar littéraire (cf. le très beau Lambersart-sur-Deuil et Le silencieux). Pour ce troisième polar, tout partait très bien. J'y retrouvais cette belle langue qui me plaît et les deux narrateurs aux formes de discours très différentes, ça me plaisait aussi. Quelques descriptions rapides et excellentes "... Mme Chausson, une espèce de grande dinde toujours parée pour Noël, a fait les yeux ronds de celle qui débarque d'un voyage en Chine et n'a répondu que des sottises de mère poule offusquée." (p.21). Le rythme, lent, collait parfaitement aux méthodes du capitaine Maugrart. Et puis au bout d'un moment j'ai décroché, même les belles longues phrases ne m'ont pas retenu. 

Je suis désolé M. Bouvier, j'aurais tant aimé retrouvé en ce roman ce que j'avais trouvé dans les autres. Je note de manière positive votre changement de style, dans la continuité, avec un langage plus oral et plus familier pour Sophie, des anglicismes francisés -j'aime beaucoup, ça fait très Queneau- "ticheurte", "djinne", mais cela n'a pas suffit. Néanmoins, malgré cet échec de lecture, je vous relirai avec grand plaisir, du polar littéraire ce n'est pas tous les jours qu'on en a sous la main.

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E
Je retiens donc les deux autres Bouvier, ils ont l'air d'avoir de nombreuses qualités, de plus j'ai habité le coin deux ans...
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Y
oui lis plutôt ceux-là, sien plus tu connais le coin, tu n'en seras que plus emballée
A
Dommage pour le polar littéraire, il m'aurait bien tenté.
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Y
les autres de l'auteur sont très bien
D
Bonjour Yv, pour M. Bouvier qui est un écrivain que je ne connais pas, je note ses deux premiers titres. Comme Claude Le Nocher, j'aime cette chronique "ça coince". Bonne après-midi.
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Y
Bonjour Dasola<br /> les deux premiers de Michel Bouvier sont excellents, sont troisième m'a moins plus, mais il comporte de belles pages et plaira sûrement<br /> Bonne journée
C
Salut Yves<br /> Comme Electra, j'aime cette rubrique "ça coince". Car ça indique qu'on ne peut pas adhérer à tous les romans proposés, qu'on est moins (ou pas) convaincus par certaines intrigues ou certains sujets. Ce n'est pas de l'exigence, juste notre ressenti contrarié. Ce qui indique aussi que, même si nous sommes des lecteurs intensifs, nous gardons une sincérité par rapport à notre lecture. <br /> Amitiés.
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Y
salut Claude<br /> tu as raison, le principal est de garder cette sincérité, cette envie de plonger dans un bon bouquin mais l'on sait que ce qui correspond à un lecteur peut ne pas correspondre à un autre.<br /> amicalement,
E
J'aime bien ce genre de rubrique - car les échanges (à travers les commentaires) peuvent parfois mettre la lumière sur nos difficultés. Une rencontre avec un auteur ça se fait ou pas - avec Bouvier oui mais parfois un roman nous enchante moins qu'un autre. J'espère que tu le retrouveras rapidement sous de meilleurs auspices ! Pour le premier, il est partout en ce moment donc ton billet me fait réfléchir ;-)
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Y
Oui, je suis déçu de ne pas avoir aimé le Bouvier, déçu de n'avoir pas pu "entrer" dedans, mais comme je le.dis, je le relirai avec plaisir
K
Pour le premier : mieux vaut lire Dorothy Parker (si tu ne l'as pas encore fait)
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Y
EH non, c'est sans doute une erreur de ma part