Deux mille kilomètres avec une balle dans le coeur
Deux mille kilomètres avec une balle dans le cœur, David Agrech, Ed. Le masque, 2010
Daniel Ferrey est un petit parieur aux courses. Il "travaille" pour son beau-frère Victor, dont on sent bien qu'il trempe dans des magouilles pas très claires. Mais Daniel non. Lui, il parie petit, gagne petit et s'en contente. Un soir, dans un abribus, il se fait tirer dessus et passe très près de la mort. Au moment de sombrer, la jeune femme photographiée sur l'affiche, dans l'abribus se matérialise et le soutient jusqu'à l'arrivée des secours. Opéré, sorti d'affaire, Daniel veut la retrouver.
Très bonne idée de bouquin, qui commence très bien. L'écriture est simple, alerte et l'histoire se déroule agréablement. Et puis, au bout de la 100ème page, je me suis demandé, d'abord où voulait m'emmener l'auteur et ensuite, si son histoire était vraiment intéressante et tenait la route sur 379 pages ! Terrible à dire, mais la réponse est : "non" ! J'ai eu peine à croire aux rencontres féminines que fait Daniel, aux liens qu'il crée avec ces femmes. J'ai eu la sensation d'une histoire vaine, sans vraiment de développement solide. Daniel se traîne tout au long du livre, n'a pas de personnalité, est falot jusqu'à la caricature. Finalement, je me serais contenté d'un livre de 200 pages -ce qui est déjà bien-, plus ramassé, plus concentré avec des personnages qui agissent plutôt que subissent. Aucun d'entre eux n'est réellement crédible, ce qui pourrait être envisageable dans un livre totalement décalé et hors réalité, mais ce n'est pas le contexte du livre.
La fin et le personnage de Yelena arrivent comme un cheveu dans la soupe. Je n'ai pas su faire le lien entre son histoire et ce que nous avait raconté l'auteur précédemment, mais je dois avouer que j'avais commencé à décrocher un peu avant et que cette irruption ne m'a pas captivé au point de relancer mon intérêt.
Cruelle déception pour ce partenariat B.O.B/Editeur, et ceci, d'autant plus que le livre est couronné du Prix du Roman d'Aventures, que je ne connais pas, certes, mais qui pouvait me promettre un meilleur moment. Ou alors, c'est moi qui suis passé totalement à côté de ce roman, ce qui est tout à fait concevable également.