Désolations
Désolations, David Vann, Gallmeister, 2011
Gary et Irene vivent ensemble depuis 30 ans, mais leur couple n'est pas au beau fixe. Gary décide de construire une cabane sur Caribou Island, un îlot isolé pour y vivre, mais Irene n'envisage ni la vie là-bas, ni la vie sans Gary. De leur côté, leurs enfants, Mark et Rhoda peinent à entrer réellement dans la vie. Si Mark pêche et se défonce au cannabis avec sa copine Karen, Rhoda, assistante vétérinaire se pose des questions sur le couple qu'elle forme avec Jim, le dentiste du coin. Toutes ces interrogations sont exacerbées par le climat et le rythme inhérents à l'Alaska.
Vais-je oser ? Me mettrais-je à dos la quantité de lecteurs de David Vann depuis son formidable succès de Sukkwan Island ? Bon, je me lance : je n'ai pas aimé ! C'est lent, c'est long, c'est prévisible ! Ouf ! Voilà, c'est dit. Maintenant je pars en courant (je suis un grand sportif) de peur de recevoir des cailloux. .................................................................................................................................
Voilà, c'est bon ? Je peux revenir ? Vous avez bien vidé vos mains et jeté les projectiles qu'il vous restait ? Sûr ? pas un qui traîne encore ici ou là ?
J'argumente : j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce livre et pourtant j'avais un a priori très positif eu égard au roman précédent de l'auteur, qui malgré des longueurs, là aussi m'avait emballé. Las, je retrouve ici, en encore plus fort ce que je n'avais pas aimé dans l'autre. L'intrigue de départ est peu ou prou la même et le déroulement pareil. Le paysage est ressemblant : j'aime bien lorsque les auteurs se renouvellent, mais là ce n'est pas le cas.
J'ai été vraiment agacé par les les questionnements des personnages : toujours les mêmes tout au long des 300 pages ; ils n'évoluent quasiment pas, sauf dans les toutes dernières pages ; c'est redondant et longuet.
"Si Irene avait pu comprendre tout cela à temps, elle aurait peut-être quitté Gary à l'époque où cela était encore possible. Mais il lui avait fallu plusieurs décennies pour découvrir la vérité, pas seulement à cause de son travail et des enfants, mais parce que Gary était un excellent menteur, toujours enthousiaste à l'idée d'une nouvelle entreprise." (p.98)
Il a fallu des décennies à Irene pour comprendre, moi, en 100 pages j'avais compris qu'on tournait en rond. Pareil pour Rhoda et Jim qui se tournent l'un autour de l'autre : nous marions-nous ? Pourrais-je être infidèle ?
J'aime bien la lenteur et les paysages dans mes lectures, mais il faut que le style de l'auteur m'accroche, que j'aie du plaisir à lire ses phrases, l'enchaînement de ses mots. J'ai toujours du mal à parler style littéraire avec des ouvrages traduits, ce qui est de l'auteur, ce qui est de la traductrice (Laura Derajinski) et d'autant plus pour David Vann que son écriture n'a rien d'extraordinaire. Pas désagréable, certes non, mais point exceptionnelle non plus, avec même ça et là des phrases bizarres comme celle ci que j'ai repérée, celle du milieu : "Elle était la plus belle femme qu'il fréquenterait jamais. Elle était certain (sic). Il n'y aurait jamais rien de mieux et il avait pourtant encore la moitié de son existence devant lui." (p.167)
Je suis un peu dur, sûrement, mais ma déception est la mesure de ce que j'attendais de ce livre. Je l'ai fini en diagonale, vite fait pour tenter de ne rien rater, mais pour ce qui est du raté, je pense que c'est David Vann qui a commencé !
D'autres lecteurs, très nombreux, je vous renvoie donc sur Babelio qui centralise.
Lu grâce au Matchs de la rentrée organisé par Price Minister (merci Rémi)