Ça coince ! (22)

Le Roi Lézard, Dominique Sylvain, Éd. Points, 2013 (Éd. Viviane Hamy, 2012).,
"Louise Morvan, gouailleuse détective, a une obsession : venger son oncle Julian Eden abattu il y a vingt ans. Insaisissable, il côtoyait une faune interlope d'artistes, dont le fameux Roi Lézard, Jim Morrison himself ! Avec Serge Clémenti, commissaire à la poursuite du "killer des quais", Louise enquête dans un Paris psychédélique et déjanté. On ne réveille pas impunément les démons du passé..." (4ème de couverture)
J'ouvre le roman, je commence, je ne comprends pas grand chose, j'ai l'impression de rentrer par effraction dans une histoire qui s'est commencée sans moi et qu'on ne m'en raconte pas le début, c'est désagréable, je ne saisis pas des allusions, des remarques, des détails ; les personnages arrivent comme un cheveu sur la soupe, comme si je me devais de les connaître avant même d'ouvrir le livre, mais moi, c'est mon premier Dominique Sylvain ! alors, je tente de continuer ma progression au sein de cet univers brouillon et ouaté, mais rien n'y fait, l'apparition de l'héroïne Louise ne me fait aucun effet, je ne comprends pas ce qu'elle fait ici, pourquoi on parle de son oncle (sauf à avoir lu la quatrième de couverture, mais enfin, une quatrième n'est pas censée être une aide à la compréhension du roman, n'est-il pas ? Si ?), alors je m'agace, je pose le livre, le reprends un peu plus tard, démotivé, relis quelques pages qui ne me font pas changer d'avis (ah ces Bretons à la tête dure !), le repose, le reprends plus tard une ultime tentative histoire de ne pas avoir de regrets et finis par l'abandonner au coin d'une table au profit d'un autre qui me siéra davantage.

L'Ange de charbon, Dominique Batraville, Zulma, 2014..,
"Tout commence par le tonnerre et l'engloutissement, le grand tremblement de gorge de Monsieur Richter. Face à ce nouvel esprit vodou, M'Badjo Baldini -nègre errant d'origine italienne- parvient à tenir la dragée haute à l'apocalypse." (4ème de couverture)
Si le texte est beau, il m'apparaît parfois totalement abstrus. Entre poésie, lamentation, explication, prières, incantations, assertions. L'Ange de charbon, c'est M'Badjo : "Depuis mon enfance, à cause de mon teint noir profond et ma peau très lisse, parents et proches m'appellent "Italien peau d'ange de charbon". Ils étaient parvenus, bon gré mal gré à faire mon éducation." (p.13). Je m'en veux un peu d'être passé à côté de ce roman, parce que j'en ai aimé l'écriture, mais sans en comprendre toujours la signification, il me manque beaucoup de références bibliques, religieuses car Dominique Batraville se rapporte très souvent à la Bible et aux évangiles et j'avoue que je suis assez loin de tout cela et que les souvenirs de mon éducation religieuse sont enfouis très profondément ; cette lecture nécessite aussi des connaissances d'Haïti que je ne possède pas. Je m'en veux également parce que je suis rarement déçu par une publication Zulma et parce que, encore une fois, la couverture est magnifique ! Mais bon, tant pis, ce texte parlera à d'autres qu'à moi.