Bêtes sans patrie
Bêtes sans patrie, Uzodinma Iweala, Ed. de l'olivier, 2008
"Agu est un enfant-soldat africain, un tueur.
Il obéit au Commandant, qui a sur lui droit de vie et de mort.
Viols, exécutions, massacres : c'est la guerre civile. Agu voudrait s'éveiller de ce cauchemar. Alors, il parle."
Voilà le résumé de ce livre très dur, cru, sans concession. Uzodinma Iweala s'est glissé dans la peau d'un enfant-soldat et parle en son nom de toutes les atrocités dont il est à la fois la victime et le coupable. Il n'élude aucune situation et dans un langage enfantin, aborde des thèmes très forts : amour, mort, sexe, violence, guerre, religion, amitié, ... Ce livre qu'on pourrait facilement qualifier de coup-de-poing est écrit dans un style, je l'ai dit, enfantin, ce qui rend sa lecture parfois plus difficile (beaucoup de mots inventés ou mal compris et donc mal retranscrits par Agu), mais qui donne aussi un air de nouveauté, oserais-je dire de fraîcheur, le thème ne s'y prêtant pas ? C'est un livre prenant. Il est parfois dur de se remettre dedans, mais aucun regret de l'avoir fini. Au contraire !
A noter que Bêtes sans patrie a été traduit par Alain Mabanckou, écrivain, auteur notamment d'un excellent Mémoires de porc-épic, à lire aussi pour qui aime les légendes africaines et les histoires très originales.
PS : pour être franc, je me dois de préciser que j'ai dû m'accrocher un peu au début pour ne pas tout arrêter, tant pour la lourdeur du sujet abordé que pour la syntaxe, qui peut rebuter. Sûrement plus pour cette dernière raison, d'ailleurs !