Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Quai des disparus

Publié le par Yv

Quai des disparus, Jean-Paul Le Denmat, Palémon, 2022

Muté à Lille, Ludovic Le Maout, reçoit la visite de Camille Masson qui veut qu'il fasse des recherches sur son fils retrouvé mort dans la Loire, à Nantes, ancien lieu de travail du policier. Plusieurs morts de jeunes hommes ont été répertoriées depuis quelques temps sans que la police locale n'enquête au-delà d'accidents.

Mais très vite, les préoccupations de Le Maout vont se diriger vers Calais où une fosse commune est retrouvée : 22 corps de migrants y sont retrouvés, jamais signalés disparus. Rapidement le flic soupçonne un  trafic d'organes, mais en haut lieu on lui demande de ne pas faire de vague. Affaire hautement sensible.

Le moins que l'on puisse dire c'est que les thrillers de Jean-Paul Le Denmat ne sont pas reposants. Totalement ancrés dans l'actualité : des jeunes hommes noyés dans la Loire et les migrants de Calais, ils intègrent néanmoins une grande part de fiction. Alors qu'ils ont l'air de partir dans tous les sens, on sent et on sait que tout se recoupera à la fin. Ma seule réserve est sur le grand nombre de personnages et parfois certains avec de multiples identités qui peuvent me perdre pour peu que je pose le bouquin et ne le reprenne que deux ou trois jours plus tard, ce qui, dans le cas précis, est difficile à faire compte tenu de l'intensité du récit, mais qui m'est arrivé, pour diverses raisons que je n'exposerai point ici, ce n'est ni le lieu ni mon habitude.

Ceci mis à part, ce thriller est survitaminé. Lorsqu'une histoire semble flotter un peu, prendre son temps, c'est une autre qui apparaît et qui impose son rythme rapide. Puis les intrigues alternent, les heurts entre les différents personnages aussi, qu'ils soient amis, ennemis ou complices. A un moment donné, il faudra qu'il n'en reste qu'un, et s'il n'en reste qu'un ce sera sûrement Ludovic Le Maout. Mais comment et dans quel état ? Car JP Denmat ne ménage pas son héros, fatigué, blasé qui n'a plus de doute sur les capacités de l'homme à faire le mal. Et quand même, il sera surpris, ceux qu'il poursuit repoussant les limites de la barbarie et de la cruauté. Mais que l'on se rassure, l'auteur nous protège des détails scabreux et sanglants. Point de descriptions dégoulinantes et peu ragoûtantes. Tout est dans la suggestion, même si parfois, quand même, quelques détails sont assez durs, parce que même pour de la suggestion, pour dire l'horreur, il faut parfois en montrer un bout.

Bref, du bon, du très bon, du pavé de 500 pages qui ne mollissent jamais, qui ne se laissent pas abandonner comme cela -il faudra comme moi, une bonne raison pour laisser le livre de côté pendant 2 jours. Mais je préviens, c'est quasi mission impossible.

Commenter cet article
L
La vie est assez dure comme ça !!
Répondre
Y
et pourtant c'est un genre qui plaît