Paris se lève
Paris se lève, Armand Delpierre, Plon, 2022
Pierre-Louis Madec dit PLM est muté de Brest à Paris, dans le commissariat de La Défense. Le lieutenant est plus ou moins bien accueilli par ses collègues, mais le meurtre d'une sexagénaire et le viol d'une jeune femme accaparent l'équipe entière et PLM entre dans le bain sans temps d'adaptation. On est en janvier 2015, la menace semble être partout, et bientôt deux frères attaquent Charlie Hebdo au nom de leur religion et la France est sous le choc. Il faut néanmoins continuer les enquêtes dans une ambiance lourde et une surcharge de travail considérable pour les forces de l'ordre.
Ah, quel dommage que ce roman policier soit si gros, si délayé, si bavard ! Quel dommage parce qu'il est bourré de qualités, mais Armand Delpierre se perd et me perd dans des détails superflus qui ne servent ni l'action, ni les personnages ni le contexte si anxiogène. Presque 500 pages pour un roman qui eût été excellent avec une cure d'amaigrissement.
Une fois cela dit, abordons les points positifs et il y en a plein. L'auteur a le bon goût de ne pas faire de ses flics des antihéros stéréotypés, ils sont réalistes, et se fondraient aisément dans notre entourage. Ils ont leurs problèmes mais n'en sont point accablés, ils cherchent à travailler le mieux possible et font souvent l'impossible. Et l'on sent dans leurs histoires, dans les enquêtes qu'ils mènent, dans les victimes et les témoins qu'ils rencontrent que l'auteur s'est documenté et qu'il a voulu coller au plus près de la réalité.
Il y a aussi le contexte, celui des attentats contre Charlie Hebdo et de la traque des frères Kouachi qui alimenta les journaux, des Français -même ceux qui n'aiment pas particulièrement le journal visé- qui ont réagi en masse.
Les intrigues tiennent la route et même si nous, lecteurs, avons un peu d'avance sur les policiers, le plaisir n'en est pas gâché. Bref, du très bon et du moins bon dans ce premier roman, très largement fréquentable.