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Armorican psycho

Publié le par Yv

Armorican psycho, Gwenael Le Guellec, Les nouveaux auteurs, 2019

Yoran Rosko est photographe et souffre d'achromatopsie, maladie des yeux qui le fait voir en noir et blanc et le rend sensible à la lumière. Aussi préfère-t-il la nuit et les temps couverts. Comme il vit à Brest, il est comblé. Surtout que depuis plusieurs jours, une tempête fait rage sur la ville.

Claude Garrec, son ami, celui qui lui a donné le goût de la photographie, disparaît. En le recherchant, Yoran se trouve sur la piste d'un tueur en série aux motivations obscures, surnommé le Tailleur de sel. Ce que ne sait pas encore Yoran, c'est que rechercher son ami le mènera loin dans le grand nord européen.

Pour ne rien vous cacher, j'ai été très intrigué par un Gwenael Le Guellec qui aime -presque- toutes mes publications sur la page facebook du blog et qui a même mis, je crois, un ou deux commentaires sans faire la pub de son livre, ce qui change de certaines auto-promotions ardentes. C'est assez fortuitement que j'ai découvert qu'il avait écrit Armorican psycho, et, assez tenté, je me le suis procuré via un site de livres d'occasions qui commence par mo et finit par mox. Aussi quelle surprise lorsque je déballai ce roman de 778 pages, je crus qu'il y avait 2 voire 3 livres dans le paquet ! Moi qui n'aime pas les pavés, me voilà servi. Puis, quelques jours de vacances avec une connexion wifi très défaillante et sans réseau -on ne dira jamais assez de bien des zones blanches pour la lecture, en l'occurence pas très loin de Brest- m'ont permis d'avancer vite dans ce polar qui se lit très vite tant l'intrigue est mystérieuse. Les 200 premières pages l'installent sans ennui, au contraire, puis, la tension monte jusqu'au final.

La force de ce roman est d'abord de mettre en scène un héros atypique dans une ville, Brest, qui n'est a priori pas la plus sexy ni la plus citée lorsqu'on parle polar. Et pourtant c'est également l'atypisme de la ville et la manière de la décrire qui rend le roman particulier. Gwenael Le Guellec inclut dans son récit des descriptions des lieux sans qu'ils paraissent remplir des pages, ce qui est le cas dans les gros romans policiers dans lesquels les descriptions des lieux et de la météo débutent les chapitres sans servir l'histoire, avant de passer à autre chose. Dans Armorican psycho, Brest, puis la Norvège et l'Islande ainsi que les conditions météorologiques sont dépeintes de telle manière qu'elles donnent le ton du roman, l'ambiance. Reste ensuite à y faire entre un personnage principal complexe et bien campé puis des seconds rôles très présents et eux-aussi détaillés, scrutés et une intrigue qui tient jusqu'au bout du bouquin, et le tour est joué. Tout ce que parvient à réaliser aisément -enfin, peut-être pas lui à l'écriture, mais c'est ce qu'on ressent à la lecture-Gwenael Le Guellec dans son gros roman dont j'ai tourné les pages sans en passer aucune, ce qui est presque un exploit.

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A
Bon pavé quand même, mais ce que tu en dis donne envie.
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Y
Oui, mais ça se lit vite, c'est vraiment ce que j'ai ressenti, moi qui n'aime pas les pavés
A
Un rapport avec l'American psycho de Bret Easton Ellis ?
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Y
franchement je n'en sais rien, je ne l'ai pas lu... Peut-être un hommage ?
L
Un billet qui se lit très bien et qui donne envie de découvrir cet auteur.
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Y
Tant mieux !