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La trahison des Jacobins

Publié le par Yv

La trahison des Jacobins, Jean-Christophe Portes, City, 2019....,

Été 1792, le lieutenant de gendarmerie Victor Dauterive  ne parvient pas à admettre que son protégé, le petit Joseph ait été porté disparu. Il le cherche partout et finit par aller enquêter du côté de l'hôpital Bicêtre qui recueillait -ou plutôt entassait- en ses murs tout ce que la population parisienne comptait de malades, d'enfants des rues, "d'aliénés", ... 

Sans quitter cette recherche qui lui tient à cœur, il est contraint par le député Charpier, d'enquêter sur le meurtre d'un policier qui s'intéressait de près à un juge de paix qui, lui-même est un ennemi juré de Victor. 

Dans le Paris toujours explosif de la Révolution, avec l'armée austro-prussienne à ses portes, Victor Dauterive tente de mener à bien et de front ces deux affaires. 

Cinquième enquête menée par Victor et ses amis, car il faut bien citer ici les personnages importants pour lui comme l'archiviste Duperrier, l'écrivaine -et bien plus que cela- Olympe de Gouges et un nouveau venu Restif de la Bretonne, fin connaisseur des bas-fonds parisiens de l'époque, sans oublier le docteur Mariette. Et évidemment le petit Joseph, omniprésent parce qu'on le recherche partout. Je l'aime bien Victor, même si parfois il m'agace à s'emporter trop vite quitte à s'en mordre les doigts plus tard. Son impétuosité lui vaut quelques mésaventures, heureusement qu'il est cette fois-ci secondé par un policer flegmatique, d'humeur calme et égale, le dénommé Lacour qui le sauve de bien des tracas. 

Les deux premières parties de cette aventure, bien qu'instructives m'ont paru un peu longues, rien de rédhibitoire cependant car on y apprend plein de choses sur l'Hôpital Bicêtre qui recueillait tout ce que Paris avait de malheureux, malades psychiatriques et autres, enfants des rues. Tous ces gens étaient maltraités, souffraient de la faim, de la vermine, des traitements inhumains des autorités de l'hôpital. Les enfants particulièrement qui pouvaient être la proie de pédophiles ; il arrivait même qu'ils soient vendus à des réseaux de prostitution. Bref, du sordide. Tout cela ayant existé, JC Portes est documenté.

Puis arrivent les trois dernières parties et le rythme s'accélère, Victor reprend un peu le dessus et s'active enfin. On est quelques jours avant le 10 août 1792 et ce qui a été appelé la seconde révolution, celle qui marque la vraie fin de la monarchie. Les événements s'enchaînent et Victor tente de surnager dans cette période terrible et troublée. Il prend des coups tant physiques que psychiques, il se pose beaucoup de questions, hésite, tergiverse puis se lance.

La série de JC Portes est convaincante, instructive et passionnante malgré mes quelques réserves du départ. Le contexte est fort bien décrit et extrêmement documenté -la bibliographie finale est impressionnante-, trouble et violent à souhait. Les personnages sont bien dans leur époque,  jamais simplement bons ou mauvais, ils ont leurs travers et leurs qualités -même si pour certains il faut les chercher profondément. Les aventures sont haletantes. Tout cela pour une série que je conseille très fortement. Si vous avez le courage ou l'envie, commencez par le premier tome, vous aurez la joie de mieux connaître Victor et de le voir évoluer.

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Z
Je crains les sagas à plusieurs tomes
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Y
Celle-ci tu peux la commencer au numéro que tu veux et la finir quand tu veux, tous se suivent certes, mais se lisent aussi indépendamment.