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En quête d'Elena

Publié le par Yv

En quête d'Elena, Lise Pradère, Flamant noir, 2019...,

Elena Vassiliev, géologue chez Haliotis entreprise internationale dont la matière première est le pétrole, promise à un bel avenir professionnel est retrouvée morte dans son appartement de Puteaux. Le commissaire Antoine Gignac, la cinquantaine bourrue, divorcé, un ado, un solitaire mais qui aime travailler avec son équipe est désigné pour mener l'enquête. Celle-ci le mènera très vite loin d'un simple meurtre. Entre les vallées de l'Isère, la Norvège et le Turkménistan, un sacré sac de nœuds à démêler.

Première apparition de Gignac et de son équipe, et pour cause, c'est le premier roman de Lise Pradère. 

C'est un polar documenté, qui, comme je l'aime, met en scène des flics creusant toutes les pistes, ne s'acharnant pas sur un seul potentiel coupable. Ce qui fait que l'enquête part dans pas mal de directions : crime passionnel, affaire politico-financière, vengeance, ... Tout est à chaque fois fouillé, minutieusement décrit. La seule faiblesse, assez minime de ce roman est dans la personnalité de Gignac, ses colères parfois surprenantes et pas forcément crédibles (pour l'une d'entre elles au moins, mais je ne dirai pas laquelle, pour ne rien divulguer de l'intrigue). On sent le surjoué, mais peu importe, parce que tout le reste tient la route et que la naissance d'un héros que j'imagine bien récurrent ne va pas sans quelque faiblesse rattrapée dans les titres suivants. Si la série continue, ce qui ferait le bonheur de tout lecteur amateur de polar, les personnages déjà bien esquissés prendront de l'ampleur.

Roman fort bien mené, le rythme est celui des flics qui bossent avec parfois des sprints, on prend le temps de faire le point sur chaque piste bien travaillée et menée. Lise Pradère construit un roman contemporain dans un contexte qu'on connaît, notamment la partie politico-financière fort bien décrite et documentée. Le tout est assez bluffant et tient en 270 pages là où il en faut le double à certains pour en écrire beaucoup moins. Le talent d'écrire une histoire complète en condensé n'est pas donné à tous les romanciers, Lise Pradère l'a pour ma plus grande joie, moi qui ne cours pas après les pavés. Belle découverte.

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