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Rires de poupées chiffon

Publié le par Yv

Rires de poupées chiffon, Philippe Rouquier, Carnets nord, 2019.....

Louis Dames, médecin militaire dans la marine vient prendre sa retraite dans un coin reculé du Vercors, bien décidé a enfin donner libre cours à sa passion : l'étude de l'évolution des insectes en lien avec le réchauffement climatique. Au cours de sa première promenade dans une vallée reculée et abandonnée, il a une double désagréable surprise : la première, une maison ancienne, en partie rénovée gâche sa quiétude, d'autant plus que, seconde surprise, elle est habitée par un couple d'artistes Céril et Krim Lee, particulièrement déjantés. Lorsque ce premier matin, Louis voit sortir Céril de cette maison, les mains ensanglantées, le visage et le corps tuméfiés, il se dit que quelque chose ne tourne pas rond.

Avis aux amateurs d'originalité, de mélange des genres, de bordel finalement vachement bien organisé, de lecture pas reposante et fortement addictive, ce roman noir est pour vous. 

Polar rural, montagnard qui se déroule dans les pentes et vallées du Vercors, les paysages sont magnifiques. Polar nature.

Polar artistique, il y est question d'art contemporain, de performance ; jusqu'où peut aller l'artiste pour créer ? doit-il gêner, être consensuel ? doit-il même choquer ?

Polar glauque, poisseux, noir profond. Ses héros ne sont pas très recommandables, ils font passer tout après leur art, leur vie, celle des autres. Il y a pas mal de sang -mais je rassure les plus sensibles, point dégoulinant, tout cela est supportable-, de violence -supportable à lire elle aussi.

Polar atypique, original, qui mélange très adroitement des genres et des milieux rarement traités ensemble. Philippe Rouquier mène son roman dans un tempo assez rapide -même si la fin traîne un peu- et de main de maître. Il semble calé en art contemporain, en matière de création artistique, semble connaître les affres d'icelle ; il en parle admirablement bien, tant, que l'on est plongé dans ce monde de fous, de branques, de déjantés qui s'amusent avec nos nerfs. Le romancier brouille les pistes habilement dès qu'il change d'interlocuteur. Dès que l'adjudant Tainon interroge un suspect ou un témoin, l'enquête prend un autre tour et nous lecteurs, changeons de cap. En fait, nous doutons de tout et de tous, jamais sûrs ni de la culpabilité ni de l'innocence des uns et des autres.

Philippe Rouquier en est à son deuxième roman publié. Diable, on parierait en un auteur aguerri.

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Z
Le titre est énigmatique Je ne savais pas que les poupées pouvaient rire, sauf si ce sont des mannequins vivants qui sont ainsi dénommés !. Tu nous déniches toujours des pépites
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Y
C'est vrai que le titre paraît énigmatique, mais ne compte pas sur moi pour t'en révéler quoi que ce soit ;)
A
Il y a à boire et à manger, dans ce polar !
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Y
Voilà, bien résumé, comme d'habitude, tu as le sens de la concision
C
Oh oh ! ça a l'air très tentant, et en plus c'est mon éditeur : alors je vais foncer ! Merci pour cette chronique.
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Y
Très belle découverte, un polar hors catégorie
M
Un polar qui j’ai vu passer plusieurs fois sur les blogs et toujours avec de bonnes critiques ! L’art contemporain mène à tout !
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Y
Personnellement, je l'ai découvert là
M
Un auteur que tu me fais découvrir et en plus un bon polar...je le note évidemment ! Bonne journée
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