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Pêche interdite

Publié le par Yv

Pêche interdite, Denis Flageul, In8, 2017.....

Yvan est marin. Ce matin-là, il n'embarque pas sur le chalutier breton sur lequel il bosse normalement. La veille, une pêche miraculeuse, un sac rempli de cannabis, probablement jeté par dessus le bord d'un bateau contrôlé par les autorités. Du fric facile à se faire et se barrer loin de tous les problèmes, changer de vie avec Joss. Mais tout cela, c'est sans compter avec les éventuels témoins du ramassage du sac.

Court roman ou plutôt novella, comme ils disent chez In8, dans la collection Polaroïd dirigée par Marc Villard qui a déjà édité pas mal de titres signés par des écrivains célèbres et forts doués : Marc Villard, JB Pouy, Marcus Malte, Pascale Dietrich, Dominique Sylvain, Didier Daeninckx, Marin Ledun ou Pascal Garnier pour ne citer que les plus connus.

Denis Flageul situe son histoire en Bretagne, dans le milieu de la pêche, un milieu dur. Le travail est difficile et les conditions de vie itou. Certains, dont Yvan ont vu leurs bateaux tomber en panne et n'ont pas pu les faire réparer faute de moyen, obligés ensuite de s'embarquer sur les bateaux d'autres pour continuer à payer, à survivre. Aussi lorsque la chance semble sourire, Yvan la saisit sans penser aux conséquences éventuelles ou plutôt en les niant.

C'est une novella très réaliste qui se déroule sur une courte période, noire, résolument. On sent un dénouement probable pas joyeux, mais l'espoir est entretenu tout au long des soixante-quinze pages et donc, bien sûr, je ne dirai rien, même sous la torture. Le monde dur de la mer et des marins tant au travail que leur vie sur terre est bien décrit et c'est bien vu de transposer cette histoire de trafic de drogue dans ce milieu auquel on ne pense pas en général lorsqu'on parle de cannabis. L'ensemble donne une intrigue dense et rapide dans laquelle la haine et la violence dominent -même si cette dernière est exprimée, elle n'est ni gratuite ni au-delà de ce que le lecteur peut supporter. Un livre qui ne se laissera pas poser sur un coin de table avant d'être fini, ce qui ne sera pas une tâche trop pénible -c'est même l'inverse- ni trop longue.

A court roman, court article, il ne me reste plus qu'à vous conseiller de vous pencher sur cette collection Polaroïd, sur les éditions In8 en général et sur Pêche interdite en particulier, qui débute comme ceci :

"La corne du Déjazet lance deux derniers coups brefs et insistants. Kermeur est sans doute le seul à l'entendre dans le chaos de la criée. Il se faufile entre les chariots, les entassements de caisses dégoulinantes et les trieurs qui s'interpellent. Le sac tire un peu sur son bras -trente-cinq kilos peut-être, ou plus- mais pas question de le lâcher." (p.7)

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D
Bonsoir Yv, Kermeur semble un nom de famille courant. Tanguy Viel dans Article 353 du code pénal donne ce nom à son personnage principal. A part ça, je ne connais cette collection Polaroïd, Pourquoi pas? Bonne soirée.
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Y
Bonjour Dasola<br /> Oui, je viens de finir le Tanguy Viel et j'ai eu la même réflexion que toi. In8 est spécialisée dans les courts textes noirs notamment dans la collection polaroïd, pas mal du tout<br /> A bientôt