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Morceaux de choix

Publié le par Yv

Morceaux de choix, Alan Carter, Bragelonne, 2016 (traduit par Jean Claude Mallé)..,

Hopetoun, petite ville du sud de l'Australie au bord de l'océan, c'est là qu'est retrouvée par une joggeuse une partie d'un corps déchiqueté par des requins. Cato Kwong, flic à la brigade du bétail depuis une sanction, pour cause de pénurie de personnel se retrouve chargé de cette enquête. Il sera assisté de Tess Maguire, une ex, un peu en difficultés en ce moment.

Pas loin de là, un ex-flic anglais Stuart Miller, pense retrouver la trace d'un homme qui, trente ans auparavant, a tué sa femme enceinte et son enfant et qui, en dommages collatéraux a traumatisé Stuart. Et si l'Australie était l'endroit dans lequel cette terrible histoire stoppait ?

Première enquête de Cato Kwong précise l'éditeur, je suppose donc qu'il y en aura d'autres. C'est toujours exaltant d'assister à la naissance d'un héros récurrent et de le voir évoluer ensuite de roman en roman. Bon, icelui, il va falloir qu'il s'étoffe un peu pour être crédible et vraiment à suivre. Le livre est long à démarrer, c'est lent malgré quelques bons passages ; il est difficile de s'intéresser à l'histoire, aux histoires qui se mêlent et aux personnages blasés, tristes et pas vraiment attirants. Des stéréotypes de flics de romans noirs pour ne pas dire des caricatures. On a l'impression que tous les malheurs du monde se concentrent à Hopetoun et que ce sont ces flics qui dégustent. Et puis, enfin, au moment où je ne l'attendais quasiment plus, un rebondissement (bon, page 138 quand même !) : et si c'était un début d'emballement du roman ?

Eh bien oui, à partir de là, il devient moins ennuyeux de suivre les aventures de Cato Kwong, même si je ne frôlerai jamais l'extase. C'est une intrigue classique, longue, qui n'a pas besoin de tous ces tours et détours, pas très bien écrite, les tentatives d'humour tombent à plat, les essais de langage familier pour les dialogues ne font pas mieux. Je me dis que l'auteur est trop prudent et qu'il hésité à y aller franco, instillant de ci de là quelque touches d'humour ou d'argot. Mais lâche-toi Alan, laisse-toi aller ("pète un coup t'es tout bleu" disait Jacques Higelin) et tu verras que Cato n'en sera que meilleur !

Néanmoins, malgré mes remarques désagréables, je laisse une chance à Cato et je serai heureux de le retrouver pour une nouvelle aventure, histoire de savoir s'il a avancé. Et puis, je garde le meilleur pour la fin : Alan Carter installe son histoire dans l'Australie profonde, celle qui voit les travailleurs étrangers arriver en masse avec les haines et les rivalités que cela crée : "Le groupe orange était pour l'essentiel composé d'Anglo-Saxons. Le jaune comptait des Maoris, des Philippins, des Indiens, des Chinois et des Africains -plus quelques rouquins genre Écossais qui semblaient ne faire allégeance qu'à eux-mêmes." (p.83). L'Australie, pays qui fait tant rêver en ce moment n'est pas épargnée par le racisme et le repli sur soi. Ce pan du roman est bien vu, même s'il est un peu léger, et c'est essentiellement pour cela que pour moi, Cato a une deuxième chance.

Commenter cet article
V
trop de bémols pour moi, je suis difficile :) !
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Y
ça peut faire une belle mélodie sans doute, mais pas là...
E
Pour l'instant, il ne me tente pas trop mais si il a de quoi se développer, faudra alors voir...
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Y
c'est toujours intéressant de lire le premier d'une série, mais on peut aussi la prendre en cours
A
Je ne suis pas aussi sévère que toi mais je te rejoins sur de nombreux points. Ce Cato a un potentiel à développer ...
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Y
oui, un peu faible encore