Opération Napoléon

Opération Napoléon, Arnaldur Indridason, Métailié, 2015 (traduit par David Fauquemberg)..
1945, un avion allemand s'écrase sur un glacier islandais, le Vatnajökull. Des recherches sont aussitôt entreprises par les Américains. En vain. En 1999, à la faveur du réchauffement climatique, une partie de l'avion apparaît sur les radars. L'armée étasunienne se rend alors sur place en toute discrétion pour y récupérer l'avion en question. Deux jeunes Islandais sont témoins de ce grand chantier secret, ils sont aussitôt portés disparus. Kristin, avocate à Reykjavik, sœur de l'un de des deux jeunes hommes, menacée elle aussi se met à leur recherche.
Alléchant sur le papier, et finalement décevant... long et écrit dans un style journalistique assez rasoir et qui ne permet que peu d'entrer dans l'histoire. Je m'y ennuie dès le départ, je continue à me languir à la page 100 et puis comme mon ennui persévère, moi je pose les miens (mes verres, sans lesquels je ne peux pas lire) et j'arrête là ma lecture. Je réfléchis alors -ça je peux le faire sans mes binocles- et me pose la question de l'intérêt de sortir ce roman écrit en 1999. Depuis, Arnaldur Indridason a fait beaucoup mieux, même si je l'ai un peu abandonné depuis quelques années, je me faisais d'ailleurs une joie de le retrouver avec cette Opération Napoléon.
Ce qui me tient souvent dans un roman noir, ce sont les personnages, bien sûr, l'intrigue, cela va sans dire et le contexte. Là, tout est noyé sous un flot de descriptions inintéressantes et longues, les personnages ne se dévoilent que peu et le contexte est enfoui dans cette logorrhée pesante. A mon sens, il aurait fallu une révision voire une réécriture de ce roman, plus serrée pour lui donner un véritable intérêt autre que celui de surfer sur le nom d'un des rois du polar nordique de ces dernières années.
Je suis resté totalement en dehors de l'ouvrage, et c'est fort dommage, car j'aurais aimé être passionné par l'histoire des bases américaines en Europe et notamment l'islandaise, j'aurais aimé haleter avec Kristin -entendons-nous bien, en tout bien tout honneur- à la recherche de son frère, détester les méchants Étasuniens sans scrupules, enfin bref passer un bon moment dans le froid et la neige. Hélas, il me faut me rendre à ma raison : ce roman n'est pas fait pour moi, d'où la relative brièveté de mon article, qui, pour une fois, ne lassera pas les foules denses et en délire qui passent chaque jour sur Lyvres (un peu de promo n'a jamais fait de mal, merci de commenter et de faire tourner l'adresse...)