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Le vol du Jocond

Publié le par Yv

Le vol du Jocond, Jean-Pierre Bernhardt, Cohen&Cohen, 2015.....

Ils sont quatre : Nicolas archéologue français obèse et plutôt bonhomme, Laura informaticienne italienne anorexique et impulsive, Chiara antiquaire italienne chic, belle et lesbienne et Giovanni radiologue italien réputé, ambitieux et détestable. Quatre à ne pas se connaître et à être convoqués de manière très étrange chez un notaire romain, chacun muni d'un demi-objet : carte de tarot, domino, pièce d'échec et dé en ivoire reçus par courrier. Leur rencontre est liée au célèbre tableau de Léonard de Vinci, La Joconde ou plutôt à son putatif pendant masculin, Le Jocond.

Vous en dire plus serait gâcher le pur plaisir de lecture qui débute dès les premières lignes et ne s'arrête qu'à la toute dernière ! Je vous conseille de courir acheter ce roman sans même le retourner et lire la quatrième de couverture, qui n'en dévoile pas beaucoup mais forcément un peu quand même ; faites-moi confiance, si vous aimez les polars et les romans d'aventure, vous reviendrez me remercier.

La gageure pour moi sera de parler de ce roman, de le conseiller très fortement sans en dévoiler trop. Bon, je me lance. Le fond d'abord : outre cette histoire totalement folle et originale, les personnages créés par Jean-Pierre Bernhardt sont très bien décrits. Tous quatre assez différents, tant dans leurs travaux que dans leurs ambitions ou leur rang social. Giovanni est riche, veut se présenter aux prochaines élections et se verrait bien le futur Président du Conseil italien. Il est sûr de lui, arrogant et vindicatif et veut ramasser un maximum d'argent avec cette histoire de Jocond. A l'inverse de Nicolas, qui n'a pas un sou de côté, est plein de bon sens et de réflexion et ne se lance jamais dans une action sans en avoir pesé le pour et le contre. Chiara présente bien, elle joue le rôle de sa condition sociale, alors qu'elle est fragile en proie aux doutes et aux questionnements. Laura est cash, elle vivote en travaillant dans une boutique de réparation informatique, elle s'emporte facilement. Laura et Nicolas n'ont que faire des conventions sociales alors que les deux autres ne vivent que par l'image qu'ils renvoient autour d'eux. JP Bernhardt oppose donc ses personnages histoire de donner à chacun d'eux de l'ampleur et que chacun puisse jouer un rôle dans cette aventure. Très bien fait, on y croit jusqu'au bout, je me suis totalement laissé embarquer dedans.

La forme maintenant : je vous ai déjà parlé de la collection Art Noir de chez Cohen&Cohen (Jean-Michel de Brooklyn), des livres tout noirs, de la couverture à la tranche des pages, ce qui en fait de très beaux objets. Si en plus, le contenant est de qualité, ce qui est largement le cas eh bien, vous avez donc ici présenté un roman que vous ne pouvez éviter. Franchement, ce serait dommage, vous rateriez de très beaux moments de lecture.

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M
Je suis tombé par hasard sur ce livre et, à ma grande surprise, je l’ai lu d’un seul trait. Bref, ce roman est un petit bijou.
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Y
Une perle, je me suis régalé de bout en bout
Z
Comment veux-tu résister à un tel commentaire ?
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Y
Impossible, je le sais...
K
Pffff. Tu as les bons arguments. Et je découvre encore chez toi une nouvelle maison d'édition..
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Y
... dont j'ai déjà parlé pour Marc Villard. Mais franchement ce roman est un pur moment de plaisir