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Une vie en l'air

Publié le par Yv

Une vie en l'air, Philippe Vasset, Fayard, 2018...,

Philippe Vasset grandit dans la région orléanaise, région qui vit aussi la naissance de l'aérotrain de Jean Bertin. Cet engin, censé être le train rapide du futur ne connut jamais le succès, mais les infrastructures, gros blocs de béton, monorails et terrasses elles aussi en béton restèrent, faisant la joie des jeunes des alentours, des amours qui avaient besoin de se cacher et des solitaires comme Philippe Vasset qui aimait passer du temps sur la terrasse, en hauteur. C'est sa relation avec l'aérotrain et surtout avec ses vestiges que l'auteur raconte dans ce livre.

Le moins qu'on puisse dire c'est que l'on n'est pas dans un livre maintes fois lu. Original, d'abord parce que c'est l'histoire de l'auteur, ensuite parce qu'il parle d'un projet fou et inventif qui ne fut jamais exploité et d'une relation forte entre l'enfant puis l'homme et la machine et surtout l'infrastructure qui permit à icelle d'être testée. L'homme qui se définit lui-même comme "Toxicomane de l'aérotrain" n'aura de cesse de le mettre en avant, de sauver ce qui reste, allant jusqu'à tenter de s'approprier la terrasse sur laquelle il passait de longues heures.

Plus globalement, Philippe Vasset parle d'aménagement du territoire, d'urbanisation, de sauvetage des sites industriels qui n'ont pas toujours la côte contrairement aux sites historiques, et pourtant on peut faire des choses très bien avec ce genre de lieux (cf. le Hangar à bananes de Nantes et tout le site des Machines de l'île).

Il parle aussi de lui et de cette étrange attrait pour l'aérotrain : "Toxicomane de l'aérotrain, j'essayai de tempérer mon addiction par d'autres substances. J'entamai une collection de routes abandonnées, pour voir si elles me procuraient des sensations aussi fortes que le viaduc de Jean Bertin" (p.134) et des dérivés qu'il va chercher un peu partout, des routes abandonnées, des immeubles vides, ...

Très bien écrit, on ne s'ennuie pas grâce à une construction en quatre parties, inégales en nombres de pages mais qui allègent le propos. Voici un récit pas banal, qui, semble dans la veine de ce qu'écrit Philippe Vasset, puisque son Journal intime d'un marchand de canon était déjà très bon.

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F
Voilà encore un titre intrigant de Philippe Vasset... Je me souviens d'avoir lu son «Carte muette» il y a quelques années, où il était question d'un projet visant à cartographier la totalité d'Internet...
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Y
un amateur de sujets originaux, j'aime bien
L
Amusant à noter, une BD de Ducoudray et Corgé paru fin juin dans la collection grand angle "les lumieres de l'aérotrain" ayant ce fameux train en objet.
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Y
Merci pour l'info, je vais voir si je la trouve
K
C'est intrigant... je peux comprendre qu'on soit fasciné par ces structures abandonnées.
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Y
c'est pour le moins un sujet qui mérite d'être découvert
M
Je ne connais pas cet auteur et ce sujet est en effet très original. Merci pour la découverte
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Y
je t'en prie
K
Je l'ai démarré, j'aurais dû persévérer, car j'avais l'impression que cette fascination tournait un peu en rond (l'aérotrain, je vois ça chaque fois que je prends le train pour me rendre à Paris)
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Y
je ne te cache pas que ça tourne un peu en rond, mais c'est quand même pas mal